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31-05-2007
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Chronique

Plus dangereux que la guerre

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Plus dangereux que la guerre
 
Chaque semaine, Christophe, expatrié au Tajikistan au sein d'une ONG raconte son quotidien de directeur de programmes.
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La sécurité des travailleurs humanitaires est un enjeu primordial pour toutes organisations sérieuses. Garantir un risque zéro est impossible dans des pays en guerre, en proie à des situations de non droit ou tout simplement des pays trop pauvres pour que le quotidien soit convenablement sécurisé. Avant tout départ, du briefing de 1h à la formation de 2 jours, un point sécurité est essentiel.

Du danger des mines antipersonnel, au risque de kidnapping, on vous explique quelque trucs et astuces pour éviter le pire. N’empêche, le danger nous attend là ou il est le moins exotique : l’accident de voiture ! Statistiquement, l’accident de la route tue plus d’expatriés que les bombes, les balles perdues, les agressions, les kidnapping et autres situations pour lesquelles, quand elles existent, nous sommes très bien protégés.

La bagnole, ennemie n°1 de l’humanitaire

La réalité des statistiques m’a moi-même frappé quand après 10 ans au services des ONG dans des coins pas toujours paisibles (Tchétchénie, Bosnie…), ma première expérience du drame aura été la mort un collègue, tué en voiture, bêtement, en voulant éviter une vache qui traversait la route !

La raison en est simple : d’abord un respect limité du code de la route, quand il existe, et des sanctions policière négociables à l’aune de votre importance sociale, très souvent réglable « à l’amiable », en cash sur le bord de la route. Ensuite des routes « collectives », que partagent troupeau de chèvres, jeu de ballon, fou du volant, femmes lavant leur tapis, grand-père sur leurs ânes, etc… Enfin, des routes en soi dangereuses, qui restent ouvertes par tout temps, tout travaux, tout risques (chutes de pierres, avalanches, inondations, etc…).

En ton nom liberté

Ce cocktail détonant requiert des règles que l’on a tendance à oublier : la ceinture, une vitesse modérée, une voiture en bonne état. L’utilisation de chauffeurs locaux est aussi un atout important : un étranger qui conduit trop vite et tue un enfant peut entraîner des situations incontrôlables au sein du village. Moins dramatique, l’étranger en infraction sera une cible idéale pour les fonctionnaires de polices corrompus.

Ces règles sont très facilement évacuées par les expatriés, grisés par cette forme de liberté consistant à pouvoir enfreindre des règles sans la peur du gendarme, sortir du cadre chaque jour, ce sentiment dangereux de toute puissance dans l’acte d’aider, de faire du bien, de soulager des misères, tel le héro bienfaiteur des dessins animés … (sentiment qui entraîne bien d’autres désagrément que des accidents de la route). Mais également le volume de travail, important, qui oblige à aller vite, se déplacer beaucoup, faire l’impasse sur ses besoins propres et essentiels : sécurité et repos. La surpuissance participant du renoncement des besoins essentiels, et vice-versa…

Ici, pas de radars... malheureusement

Au Tajikistan, 80% du pays est recouvert de montagnes, jusqu’au hauts sommets du Pamirs, culminants à plus de 6000m. Les routes, construites à l’époque soviétique, sont en rapide détérioration, les lignes blanches sont inexistantes, une route à 2 voies est souvent utilisée sur 4 voies. La reconstruction se concentre sur les axes principaux, au mieux. Entre le risque qui vient du haut (chute de pierre, avalanche) et celui au ras du sol (l’enfant qui court après son ballon), il faut être extrêmement vigilant.

Bref, au delà du risque improbable mais hyper médiatisé de l’expatrié pris en otage, l’accident de la route est la plus grande menace, pour l’expatrié et a fortiori pour tout le monde. Certaines ONG se sont penchées sur la mise en œuvre de compagne de prévention routière car c’est le fléau majeur de certains pays, mais ce problème important reste souvent dans l’ombre. (A suivre)

(Crédit photo : Upyernoz-CC)

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