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15-01-2014
Mots clés
Consommation
Alimentation
France

Pharmacie, épicerie, Franprix : pourquoi nous filent-ils encore des sacs plastique ?

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Pharmacie, épicerie, Franprix : pourquoi nous filent-ils encore des sacs plastique ?
(Crédit photo : eflon - flickr)
 
En 2010, la France s'était engagée à taxer les sacs plastique dès 2014. Pourtant, aujourd'hui, la loi n'est pas appliquée. Et le sac jetable a de l'avenir. Explications.
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« Non, je n’ai pas besoin de sac, merci. » Vous avez arrêté de compter le nombre de fois où vous prononcez cette phrase. Vous prenez votre mal en patience, pensant secrètement « vivement que ces sacs jetables soient interdits ». En 2010, la France s’est engagée à les taxer, afin d’aboutir à l’« éradication » (sic) du milliard de sacs plastique jetables distribués en France. Eradication à retardement, toutefois, puisque cette taxe de 6 centimes d’euros par sac devait entrer en vigueur ce 1er janvier 2014. Quatre ans plus tard, le jour J est enfin arrivé. Et pourtant, rien n’a changé, vous continuez à prononcer la petite phrase, la loi n’est finalement pas appliquée. Mais que s’est-il donc passé ?

« La loi est bien entrée en vigueur, mais les décrets d’application n’ont toujours pas été publiés, explique Delphine Lévi Alvarès, chargée de campagne du Cniid (Centre national d’information indépendante sur les déchets). Il y a toujours un débat entre le ministère du Développement durable et celui du Redressement productif sur les sacs qui doivent ou non être exemptés. Le second veut que l’application de cette taxe favorise les sacs contenant une partie de matière biodégradable, afin de développer la filière du bioplastique en France. » L’esprit de la loi a donc changé, passant de l’« éradication » du sac à usage unique à celui de son remplacement par des sacs à usage unique moins nocifs pour l’environnement.

A l’encontre de l’économie circulaire

Les enseignes qui « offrent » encore des sacs plastique à leurs clients pourront donc se contenter de changer de fournisseurs mais pas de pratiques. Ainsi, contrainte par cette future taxe de choisir entre l’abandon du sac jetable ou le recours aux sacs biodégradables, l’enseigne de grande distribution Franprix nous a confié par l’intermédiaire de son service de presse qu’elle optera pour la seconde solution... quand la taxe sera effective. A savoir probablement en juillet, estime-t-elle. Comme elle, des centaines de pharmacies, épiceries et petits commerces risquent bien de continuer à vous proposer des sacs jetables... biodégradables.

Sauf que l’impact environnemental de ces sacs n’est pas nul, loin de là. « Aucune étude d’impact n’a été menée pour prendre ces mesures , regrette Delphine Lévi Alvarès, mais ce qui est sûr, c’est que l’on va changer l’affectation des sols pour produire des matières premières vierges afin de fabriquer des sacs qui ont un seul usage et qui perturbent le tri et le compostage des déchets. Le gouvernement communique beaucoup sur l’économie circulaire mais ce genre de mesure va complètement à l’encontre de cette logique », dénonce-t-elle.

Un remède pire que le mal

Un remède pire que le mal s’est même emparé d’une part du marché. 10% des sacs distribués aujourd’hui sont dits « oxodégradables ». Des produits considérés par de nombreux spécialistes, dont l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), comme nocifs. « Ce sont des sacs fabriqués avec du plastique tout à fait classique auquel on ajoute un oxydant lui permettant de se dégrader à la chaleur. Ces sacs se fragmentent en plein de petits morceaux de plastique, ce qui est pire en termes d’impact que les sacs traditionnels. Ils ne sont pas du tout compostables, ne répondent à aucune norme, et sont donc une pollution pour l’environnement », dénonce ainsi Bruno Dumontet, le chef d’expédition de Med, un projet scientifique consacré aux microfragments de plastique en mer Méditerranée. Ces sacs « oxofragmentables » seront-ils ou non frappés par la taxe ? Tout dépend du fameux décret d’application. Ce mardi, le député socialiste Arnaud Leroy – qui a par railleurs déposé une proposition de loi visant à faire interdire ces sacs – ne sait pas s’ils seront concernés par le décret mais « estime qu’ils doivent l’être ».

Si l’on regarde le verre (recyclable) à moitié plein, du chemin a été parcouru depuis 2005 quand 15 milliards de sacs plastiques non biodégradables étaient distribués en France. Si l’on regarde le verre à moitié vide, un milliard de sacs jetables – qui seront certes probablement verdis et relocalisés – risquent toujours d’être distribués en France chaque année et pour longtemps. Dans le même temps, la Commission européenne a renoncé à prendre des mesures plus contraignantes et décidé... de laisser les Etats décider eux-mêmes. En clair, vous allez continuer à prononcer la petite phrase.

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