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22-05-2007

Passe la chèvre à ton voisin

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L'association Heifer France envoie des chèvres dans les régions pauvres de l'Est et du Sud. Un micro-crédit qui se rembourse par le don entre familles. Pas bête.
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Shimabala : une partie des chèvres est destinée au développement d’une ferme scolaire. (Crédit : Heifer France).

Des cris, des chants, le village est à la fête malgré l’heure tardive. Les habitants de Shimabala, situé à 100 kilomètres de Lusaka, la capitale de la Zambie, viennent de réserver un accueil digne d’un chef d’Etat à la centaine de petites chèvres blanches fraîchement débarquées d’avion.

Le directeur d’Heifer France raconte bien volontiers des dizaines de scènes semblables à celle-ci. Retour en 1994. Au cours d’un voyage en Chine, André Decoster découvre au milieu de nulle part un cheptel de 25 000 chèvres... Explication des villageois : en 1977 l’association Heifer International leur en a apporté 100. Le principe du "passage du don" - une naissance vaut un don à une famille voisine durant la première année - a fait le reste.

Fort de son expérience d’ingénieur agronome - il fut éleveur dans l’Allier pendant dix ans - André Decoster créé l’Aïdec et envoie ses premières chèvres au Kosovo en 1999. Fin 2001, Heifer International lui propose d’intégrer le réseau. Ce qu’il ne regrette pas : "Je reste libre de mes actions alors que 80 % des charges de fonctionnement - quatre salaires, les frais de communication, etc. - sont pris en charge par les Etats-Unis. Cette situation permet d’affecter directement les dons à l’action sur le terrain". L’argent provient des particuliers, des entreprises de la région et prochainement du fonds commun de placement créé en partenariat avec le Crédit Agricole Nord.

De l’élevage au fromage

"Je n’aime pas forcément le terme "humanitaire" car nous ne travaillons pas dans l’urgence. Notre action s’inscrit dans une perspective de développement durable", précise André Decoster. Les chèvres assurent aux familles une alimentation plus équilibrée (lait, viande, fromage), des revenus et une chance de devenir acteurs du développement local. Au-delà du Kosovo, l’influence d’Heifer France s’est étendue en Albanie, en Zambie, au Togo et au Bénin. Et cette année, l’association lilloise lance un nouveau programme au sud de Marrakech (Maroc). Quand c’est nécessaire, des techniciens sont formés en France. De même, quand c’est possible, Heifer France privilégie le cheptel d’origine ou des pays voisins. Quitte à améliorer la race par des croisements, la chèvre française produisant jusqu’à 8 fois plus de lait qu’une chèvre de l’Est.
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La chèvre au coeur du développement durable. Crédit Heifer France.

Heifer signifiant "génisse", les membres du réseau restent historiquement attachés aux vaches, se diversifiant parfois vers les poules et les abeilles. Mais Heifer France concentre son action sur la chèvre, capable de s’adapter à tous les climats et de mettre bas au bout d’un an, contre trois ans pour une vache. Les attentes des populations sont évaluées par des coordinateurs locaux, chargés ensuite de faire respecter le contrat de passage du don. 40 familles du Kosovo ont ainsi reçu des chèvres de France depuis 1999. Le passage du don a permis à 25 nouvelles familles de créer un élevage. L’autonomie sera complète lorsqu’une fromagerie collective sortira de terre.

Un don qui en cache d’autres

L’arrivée des chèvres s’accompagne toujours d’un mieux-vivre collectif. Un exemple parmi d’autres : la construction de puits au Togo. Car ce petit animal, et c’est là son moindre défaut, boit beaucoup... jusqu’à 10 litres par jour ! "On peut difficilement exiger des femmes qu’elles portent des bassines sur un kilomètre pour les chèvres." Aujourd’hui, le village de Kpakopé gère les eaux de pluie et cultive un potager irrigué. Et surtout, les enfants boivent du lait, complément indispensable de la pâte de manioc qui composait leur quotidien. Les chèvres permettent aux enfants de se rendre à l’école le ventre plein. Mais elles assurent aussi leur scolarisation quand les parents gagnent de l’argent en vendant du lait et du fromage. Un lien qui n’a pas échappé aux nombreuses écoles du Nord-Pas de Calais qui s’associent au projet. Une chèvre c’est 300 euros tout compris (achat, transport, formation de l’éleveur...). Et pour le même prix, les enfants lui donnent un nom gravé sur son collier. Portée par un animal aussi sympathique, la solidarité ne peut que faire des petits.

Le développement pas bête : www.heiferfrance.org

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