Partenaire particulier

A la veille de l’épreuve des urnes, c’est la course pour les dernières visites de terrain, les ultimes réunions internes, un meeting national… Pas le temps de prendre un repas chaud ou de prévoir une nuit complète de sommeil : on est dans les starting blocks. Dimanche matin, debout à 6h, j’épluche mon courrier… les pronostiques sont ouverts sur les scores.

Une note d’anxiété m’accompagne toute la journée, rien n’est joué d’avance. Après avoir voté, je reste en famille, au calme. A 18h30, rendez-vous des militants au local de campagne autour de Monique de Marco, tête de liste en Aquitaine. A 20h les chiffres tombent. Sur les plateaux TV, Le PS savoure à juste titre sa victoire. La gauche l’emporte et l’UMP mange son chapeau. Pour Europe Ecologie, c’est avec un peu d’amertume que les militants découvrent que la liste régionale ne dépasse pas la barre des 10% ! Après une campagne épuisante mais pendant laquelle les échos des Aquitains nous semblaient encourageants, la déception s’affiche sur les visages. Toute aussi déconcertée, j’en prends acte.

Pas le temps de se retourner, la presse attend les premiers commentaires. Que dire ? La candidature charismatique Jean Lassalle a fait manifestement écran dans le Sud Ouest où le modem devance les écolos. Heureusement, les résultats de l’Aquitaine contrastent avec ceux de la Communauté urbaine de Bordeaux où les électeurs se sont largement mobilisés. Ouf ! Quant à l’échelon national, Europe Ecologie confirme sa troisième place dans l’échiquier politique quelques mois après les élections européennes. Il s’agit donc de positiver et de ne pas s’apitoyer sur notre petite déception locale : l’écologie avance en France et c’est la plus belle des victoires au final.

En fin de soirée, direction le Conseil régional. Les premières négociations sont entamées pour établir un accord de second tour. A 1h30, rien n’est conclu. Les candidats d’Europe Ecologie se retrouvent le lendemain avec un objectif : respecter la proportionnelle intégrale du premier tour. Au total, 19h de réunion seront nécessaires. Chaque groupe politique est rompu à cet exercice, celui de l’usure, de la fatigue, des tentatives de divisions… Des accords nationaux sont en cours, des équilibres départementaux sont en jeu. Je ne participe pas au face à face. Pendue au téléphone, je visite de long en large et en travers les couloirs de la Région en croisant les futurs élus et des journalistes en quête d’informations.

Après 21h, la situation évolue mais il faut encore patienter jusqu’à 3 h pour conclure l’élaboration de la liste du second tour. Au final, les Aquitains peuvent compter sur une dizaine d’élus écolos à majorité féminins, nouveaux en politique pour les ¾ d’entre eux et soulevés par la brise de la jeunesse. Plus encore, d’ici 2012 les forces de gauche devront compter sur un partenaire particulier : la première SCOP de l’écologie politique !