En matière de changements climatiques, le Graal est une température. Si tous les pays tombent d’accord pour limiter le réchauffement à 2° C, « alors ils tombent implicitement d’accord sur les mesures à mettre en oeuvre pour ne pas dépasser cet objectif », explique Damien Debailly, du WWF. C’est cette « vision partagée des enjeux climatiques » qui doit être débattue à Poznan. Or, pour limiter le réchauffement à 2 °C voire 2,4 °C, le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) préconise de réduire les émissions de 50 % à 85 % en 2050 par rapport à leur niveau de 2000.
Mais il faudrait faire plus, beaucoup plus, et personne n’ose le dire. Cela s’appelle le facteur 20. C’est que les émissions ont progressé 4 fois plus vite depuis 2000 que durant la décennie précédente. « Le facteur 4 est totalement dépassé », confirme un diplomate français. Loin de cette lucidité de couloir, les délégations, tout comme les ONG, estiment inconcevable d’aborder l’objectif du facteur 20. « Il faut ménager le politique », concède Damien Debailly. Entre le nécessaire et le réaliste, demandons le réaliste.
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