Nantes recrute des cobayes du climat

150 ménages vont être sélectionnés au cours des prochaines semaines pour participer pendant un an à un « Atelier Climat ». L’expérience, (quasi) inédite [1] s’inscrit dans le Plan Climat engagé par l’agglo il y a 2 ans . La mission de ces cobayes volontaires ? Faire part de leurs réflexions, pratiques, tentatives, voire de leur incapacité à réduire leur impact sur le climat.

L’essentiel c’est de participer

Pour commencer, Nantes Métropole à mené une enquête auprès d’un échantillon de 2 500 personnes représentatif de la population de l’agglomération (voir encadré plus bas), pour mesurer leur perception du réchauffement climatique, évaluer les gestes qu’ils accomplissent déjà et savoir s’ils sont prêts à s’engager davantage. Première bonne surprise pour les élus, 40% de ces personnes se sont déclarées intéressées par l’expérience de Atelier Climat et 11% ont clairement manifesté leur volonté d’y participer », se félicite Fabrice Roussel, en charge du dialogue citoyen au sein de la communauté urbaine. Un nombre de candidats suffisant pour former un groupe homogène, avec des jeunes, des vieux, des actifs, qui va bien au-delà du profil du militant écolo ou du citoyen déjà sensibilisés à l’environnement.

« Ce qu’on veut, c’est travailler de manière extrêmement fine et poussée le rapport des habitants à la question climatique, à la fois dans leur perception du problème, et dans leurs comportements quotidiens », explique Ronan Dantec, vice-président de Nantes Métropole et porte-parole des réseaux mondiaux de collectivités locales dans la négociation internationale sur le climat. Et vérifier au passage que les politiques publiques menées localement s’articulent bien avec la réalité et répondent correctement aux attentes des citoyens. « Je subodore déjà des freins financiers, ajoute-il. Des personnes qui vont nous dire, ’je veux bien agir mais je ne veux pas que ça me coûte plus cher’ ou des blocages psychologiques du type ’OK pour réduire mes émissions de carbone, mais pas question de renoncer à l’avion pour mes vacances au Maroc’. Ce sera à nous d’y répondre ! », s’enthousiasme déjà l’élu.

Dynamique sociale

Les 150 « citoyens testeurs » se verront remettre un carnet de bord sur lequel chacun retranscrira son expérience. Au total, ils devront se soumettre à 3 séances collectives, 4 ateliers thématiques (pour les plus motivés), 8 enquêtes qualitatives, et un bilan carbone solide réalisé par l’Ademe. L’’incontournable bilan carbone ne sera pas la pièce maîtresse de l’évaluation, car Nantes Métropole veut aussi mesurer la dynamique sociale. « On ne voudrait pas que les marges de progression observées se limitent aux habitants qui vivent en pavillon en périphérie et prennent la voiture tous les jours pour aller travailler, explique Thomas Quero, en charge de développement durable au cabinet de Jean-Marc Ayrault. On veut aussi que soient valorisés les efforts des habitants du centre ville, qui utilisent tous les jours les transports publics, mais donnent du temps pour sensibiliser leur entourage, les locataires de leur immeuble par exemple ».

L’enjeu est de taille. Nantes Métropole a calculé que la communauté urbaine ne maîtrise directement que 6% des émissions de gaz à effet de serre produites sur son territoire, 94 % étant le fait des particuliers et des entreprise (NDLR : ce calcul ne tient évidemment pas compte des effets incitatifs des politiques publiques). Rendez-vous en juin prochain pour la première assemblée plénière des participants ce ce nouvel Atelier Climat. Terra eco suivra cette expérience originale de près.

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Intéressant sondage nantais sur le réchauffement climatique

L’institut TMO Région a réalisé une enquête pour Nantes Métropole auprès de 2 503 habitants de l’agglomération, du 8 au 19 mars 2010, soit après la publication du livre de Claude Allègre, mais avant l’annonce du report de la taxe carbone par Nicolas Sarkozy. Il en ressort que :
 59 % des habitants pensent que le réchauffement climatique est essentiellement liés aux activités humaines
 63% des habitants sont « assez préoccupés » par les conséquences du réchauffement climatique, et 15% se disent même « très préoccupés »
 39% des sondés estiment que pour lutter contre le changement climatique, le plus important est de « forcer les nations à être plus contraignantes vis à vis des particuliers et des entreprises »

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