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2-09-2009
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Edito

Mobiliser notre temps de cerveau disponible

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Une télévision citoyenne est-elle une télévision éteinte ? La propension de certaines émissions « divertissantes » à repousser les limites de la gravité, au nom de la course au temps de cerveau humain disponible, nous pousserait à répondre par l’affirmative.

Le modèle économique de la télévision de masse privée et gratuite consiste, par nécessité, à vendre du temps d’antenne aux annonceurs, dont les subsides constituent l’essentiel des revenus. Cette orientation ne poserait pas de problème si son corollaire n’était celui de la recherche d’une audience maximale. Or pour « fédérer les téléspectateurs », selon l’expression des marketeurs, deux méthodes se dégagent. La première et la plus couramment utilisée – en gros la « méthode Cauet », - consacre le règne de l’émotion et de l’« infodivertissement ». Ce format laisse peu de place à une explication nuancée du monde, forcément trop ennuyeuse. Son horizon intellectuel se situe dans le pire des cas au-dessous la ceinture. Au mieux, il impose le passage à la moulinette du « pipole » et du fait divers. Une éducation au développement durable digne de ce nom n’a pas sa place dans un tel schéma.

Est-ce à dire qu’une télévision allumée est forcément une télévision anti-citoyenne ? La seconde méthode – à laquelle recourent avec succès des chaînes comme France 5 – démontre l’inverse. Celle-ci consiste moins à vendre à la tonne des cerveaux disponibles, qu’à chatouiller le cortex de chacun d’entre nous. Elle s’appuie sur le principe selon lequel « le téléspectateur n’est pas un crétin qui vole toujours plus bas » [1], nécessite de la persévérance, se déploie sur le long terme. Et implique un large recours aux financements publics. Car dans ce schéma, la réussite ne se mesure pas seulement à l’aune de l’audimat mais aussi à la qualité du message. Sans verser dans l’ « anti-télévision privée » primaire, on peut reconnaître que bien des perles qui ont éclos sur les antennes du service public n’auraient vraisemblablement pas eu leur chance ailleurs : C dans l’air, D’art d’art, Thalassa, Ce soir ou jamais, La leçon de musique de Jean-François Zygel, Global mag, pour n’en citer que quelques-unes.

Alors oui, Cauet a droit de cité et oui on peut lire les journaux « pipole ». Mais puisque nos édiles martèlent que le développement durable est une priorité, alors prenons-les au mot : il y a urgence à surexposer les programmes traitant de ce thème, quitte à piquer du temps d’antenne aux émissions de divertissement. Cela a bien été fait quand il s’est agi de défendre la chanson française ou quand il a fallu promouvoir les énergies renouvelables au-delà de leur rentabilité immédiate. Alors, bousculons le PAF. Et sachons aussi ranger la zappette pour aller voir si l’herbe est encore verte dehors.

A lire dans Terra eco :
- A quand une vraie télé écolo ?

[1] Lire les propos de Bernard Stiegler.

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