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Maisons en bois : pas du toc mais encore trop de teck

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Maisons en bois : pas du toc mais encore trop de teck
(Crédit photo : Habitat 25 - Architecte : Michèle Bourgeois)
 
Des pavillons privés aux lycées publics, les vertus isolantes du bois sont de plus en appréciées et le secteur en plein boum. Mais il ne vient pas toujours de la forêt d'à côté.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Un triplement en dix ans. Si elles représentent encore moins d’un chantier sur dix, les maisons en bois poussent un peu partout en France. En 2008, le cabinet Xerfi en a compté 15 000 et en prédit 22 000 pour 2014. Raison principale avancée : « un durcissement de la réglementation, qui fait la part belle aux éco-constructions », couplée à une sensibilité accrue des citoyens à la protection de l’environnement. Le bois est aussi devenu plus accessible. S’il représente encore un surcoût de l’ordre de 10 à 20%, l’arrivée de majors comme Bénéteau ou Bouygues dans le secteur crée « un changement d’échelle et une standardisation de la production poussée à son maximum », avec une offre plus claire.

« Si le mythe de la maison des "Trois Petits Cochons" est encore bien ancré, de plus en plus de ménages considèrent désormais la maison en bois comme une construction écologiquement et économiquement viable », poursuit le cabinet. Une tendance qui participe d’un « besoin croissant de retour à la nature » mais peut toutefois se révéler paradoxale : les pavillons avec jardin qui fleurissent en zone péri-urbaine contribuent à l’étalement des villes et à l’utilisation de la voiture...

Mon HLM en chêne

Le boum du bois ne touche pas que les maisons individuelles. « On commence à avoir des bâtiments tertiaires et des logements collectifs », constate Jérôme Sanchez, chargé du dossier à l’Association pour le développement de la forêt et des industries du bois en Franche-Comté (Adib). « Une structure bois permet d’obtenir plus facilement des performances thermiques qu’en maçonnerie », explique Yannick Olivier, responsable du service maîtrise d’ouvrage à l’Office public d’habitat du département du Doubs, qui a inauguré en octobre dernier un complexe de 27 logements sociaux à Auxon Dessous.

Les économies d’énergie, c’est aussi ce qui intéresse le Conseil régional de Bretagne qui a mis en place un éco-référentiel pour la constructions de ses lycées. Autres atouts : « le traitement moindre par des produits toxiques » et « la rapidité de construction grâce aux panneaux préfabriqués » précise Marie-Pierre Rouger, vice-présidente verte de la région. Malgré « l’extrême simplicité » de ces bâtiments, « quand les gens rentrent dedans, il y a un tel confort et une ambiance que c’est bien reçu », ajoute-elle. Côté prix, « on rentre dans les enveloppes classiques. Simplement, il faut avoir une approche plus axée sur la sobriété et la performance énergétique, assure l’élue.

Biodiversité et bois de pays

Mais au fait, de quel bois se loge-t-on ? « Aujourd’hui en Franche-Comté (une région riche en forêts,ndlr), on s’approvisionne pour moitié chez nos voisins proches, en Allemagne, en Autriche », reconnaît Jérôme Sanchez de l’Adib. Une conséquence de la « faiblesse de la transformation » et d’un outil industriel trop spécialisé explique François Lefevre, chargé des forêts à France Nature Environnement. « Notre souci actuel c’est qu’on utilise des bois de moins en moins grosse section. Là où on vendait des bois de 200 ans, on se contente de 50 ans. Pour la biodiversité, qui a besoin de cycles longs, ce raccourcissement des rotations a un impact non négligeable ». L’écologiste pointe aussi le travers des normes actuelles : le mélèze, le châtaigner ou encore le chêne ont des qualités pour servir en structure et le bouleau ou le peuplier en charpente, mais « les critères d’évaluation sont visuels », ce qui avantage les bois nordiques, déplore-t-il. « Et pour l’extérieur on a tendance à utiliser des bois tropicaux comme le teck ».

Du chataîgner et du douglas pour la structure, du pin pour l’isolation : les lycées bretons « prouvent que l’on n’a pas besoin de bois exotiques », affirme Marie-Pierre Rouger. Quelles utilisations possibles des essences locales, quels besoins, quels investissements à faire ? Un peu partout, comme dans le pays Bourian (Lot), des réflexions au niveau local s’organisent se félicite François Lefevre. Preuve que la ville est en train de prendre langue avec la forêt.

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Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco.

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