"Longue marche verte" en Chine

A 20 ans, Fan Hui Ling est une militante écolo comme il en existe partout dans le monde. Chemise verte, badge et bracelet au logo de l’événement, elle raconte s’être engagée dans la "Longue marche verte 2009" par volonté de "participer à un projet écolo d’envergure nationale". Plus tard, elle se verrait bien travailler dans l’éco-tourisme. Lancée il y a 2 ans par l’ONG Future Generations (dont le siège est aux États-Unis) et l’université Forestière de Pékin, la "Longue marche verte" a pour but de mobiliser et former les jeunes générations sur les questions environnementales.

Le terme fait référence à la Longue Marche des troupes communistes lancée en 1934 pour échapper à l’armée de Tchang Kaï-Chek. Malgré les dizaines de milliers de morts qui en ont résulté, cette marche, qui a consacré l’ascension de Mao Zedong, reste pour les Chinois un symbole d’espoir et d’engagement pour faire triompher une société nouvelle. Cette année, 60 universités de 17 provinces sont partenaires. Des actions se dérouleront sur le thème de l’énergie jusqu’en novembre, avec un pic pendant les vacances d’été. Les sponsors de l’événement ont pour nom Goldman Sachs, Suntech ou encore Swire Group. Pour les étudiants, il s’agira de choisir entre mener des études sur les conséquences des nombreux dégâts environnementaux qui frappent le pays, ou de faire campagne dans les écoles, les transports, les parcs... pour éveiller les consciences.

Conscience verte

Le coup d’envoi de l’opération a été donné le 4 avril à l’Université forestière de Pékin en présence de 8 000 étudiants et supporters. Un petit succès par rapport aux 5 000 personnes présentes l’an dernier. Pour beaucoup, l’événement ne se traduira pas par une randonnée avec sac sur le dos, mais par une série d’actions de terrain. Dans sa fac du Hunan, Fan Hui Ling a par exemple lancé une opération de collecte de plastiques, dont la revente a permis de planter des arbres sur le campus. Mike, 22 ans, fait quant à lui campagne contre le gaspillage de nourriture dans les cantines. Les projets varient aussi en fonction des régions. Dans le Sichuan par exemple, Kuili, 26 ans, a collecté à la demande de l’administration locale des données sur les dégâts causés par le séisme de mai 2008. A Canton, Li Jingsi coordonne un groupe d’action sur le biogaz.

Soutenue par Pékin, la Longue marche verte est une 1ère en Chine, en tant que plate-forme de débat et d’action réservée aux jeunes. Dans la pratique, les choses ne sont pourtant pas toujours simples et nombreux sont les gouvernements locaux qui veulent garder un œil sur les rapports des jeunes enquêteurs. A les entendre parler, l’écologie semble pourtant l’une des rares possibilités d’activisme social, génératrice d’enthousiasme et de fierté.

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