Magazine Repérages + DVD Clermont-Ferrand, 25 ans de court métrage, 14,90 euros. En kiosque.
Ça commence comme un cours d’économie expliquée aux enfants. Monsieur Suzuki vit près de Porto Alegre, au Brésil. Il cultive des tomates pour les vendre au supermarché. Madame Annette, look BCBG, vend des parfums en porte-à-porte. Elle les échange contre de l’argent, en réalisant un profit. Au supermarché, elle échange à son tour cet argent contre du porc et des tomates. De retour à la maison, une de ces tomates est jetée aux ordures, pour finir à la décharge de l’Ile aux fleurs, où elle sera mangée par des porcs. Une illustration humoristique et simple, voire simpliste, du fonctionnement des sociétés dites développées.
Patchwork étourdissant
- Biographie d’une tomate... du producteur à la décharge de l’Ile aux Fleurs. Crédit : DR
Mais, en treize minutes toniques, le court métrage L’île aux fleurs va beaucoup plus loin. A tout moment, le film dérape, multiplie les détours et digressions. Une voix off monocorde explique sur un ton docte que les êtres humains sont des mammifères qui se distinguent par leur cerveau "hautement développé" et leur "pouce préhenseur". Que la tomate a commencé à être cultivée pour ses qualités alimentaires à partir de 1800. Que les monceaux d’ordures abritent des germes porteurs de maladies, lesquelles nuisent à la santé des êtres humains. Ce patchwork déroutant, étourdissant et fascinant, sur fond de bombes atomiques et de planches anatomiques fait sourire. Mais très vite, le sourire vire au jaune, puis disparaît. Car à la décharge de l’Ile aux fleurs, les ordures que les porcs ne trouvent pas à leur goût sont livrées à des êtres humains en haillons.
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