Yannick Jadot, député européen (EELV) : « De bons signaux, mais la route est longue »
« Je ne suis pas déçu. Le Premier ministre a inscrit son discours dans la suite logique de celui du Président de la République. Les annonces sur les énergies renouvelables, sur les agrocarburants et sur la sobriété sont de bons signaux, elles vont permettre de relancer ces secteurs. Mais il va falloir travailler rapidement, et la route est longue. »
Nicolas Hulot, président de la Fondation pour la nature et l’homme : « L’écologie ressurgit, il y a des mesures très positives »
« On est surpris en bien. L’écologie ressurgit, l’écologie sort des oubliettes et la gauche pose ses cartes. Je prends acte de ce travail, de cet acte fondateur, mais à partir de là tout reste à faire. »
« Il y a des mesures très positives. Par exemple, ça fait des années que je dis que le bonus malus sur les véhicules n’est pas suffisant. Là, le gouvernement va demander aux constructeurs un véhicule qui consomme 2 litres de carburant aux 100 kilomètres, c’est un geste fort pour les Français qui sont obligés de prendre leur voiture. »
Laurence Parisot, présidente du Medef : « S’il doit y avoir une fiscalité écologique, il faudra baisser la fiscalité ailleurs »
« Il faut agir de manière lente et concertée, on ne passera pas d’un monde à l’autre d’un coup. Les entreprises françaises sont aujourd’hui très fragilisées, il faudra être prudent. S’il doit y avoir une fiscalité écologique, il faudra baisser la fiscalité ailleurs. »
« Nous sommes inquiets de la façon dont se prépare le débat sur la transition énergétique. Rien n’est vraiment calé. Nous regrettons la surreprésentation des associations gouvernementales dans la conférence environnementale par rapport au monde économique, il faudra revoir la gouvernance lors du débat sur la transition énergétique. »
Nadine Lauverjat, présidente du Rassemblement pour la Planète :« Le compte n’y est pas »
« A chaud, on est déçu. Je n’ai pas senti d’élan, de véritable mouvement vers une transition. Il va falloir travailler, examiner comment vont s’organiser les futures commissions. Mais pour l’instant, le compte n’y est pas. Sur l’énergie, Jean-Marc Ayrault n’a fait que confirmer ce que François Hollande avait déjà annoncé. Sur la biodiversité, on ne va faire qu’appliquer les directives européennes, notamment sur l’épandage des pesticides. Sur l’agriculture bio, on ne sait pas vraiment où l’on va. Sur la santé, on se contente de soutenir la proposition de loi du député Gérard Bapt sur l’interdiction du Bisphénol A, sans travailler en profondeur sur les perturbateurs endocriniens. Sur les transports, on peut dire qu’il est positif de chercher à fabriquer des véhicules qui ne consomment que 2 litres aux 100 km, mais on souhaiterait une véritable vision sur les alternatives à la voiture individuelle. »
Chantal Jouanno, sénatrice UMP de Paris et ancienne ministre de l’Écologie : « La majorité a repris le sujet et la méthode du Grenelle, avec ses mots à elle. »
« Pour moi, cette conférence a été un petit Grenelle. La majorité a repris le sujet et la méthode du Grenelle, avec ses mots à elle. C’est de bonne guerre, cela s’appelle la politique : nous avions été absents sur le sujet à la fin du dernier quinquennat et l’écologie avait complétement disparu de la campagne. Pour ma part, je suis contente que l’on parle d’écologie, et je suis contente de certaines mesures comme le fait que l’on engage un plan de rénovation des bâtiments. Je suis aussi ravie de voir la naissance de l’Agence de la biodiversité, même si l’on manque encore de précisions. C’était mon bébé, mais mon gouvernement ne m’avait pas soutenu...
« Il manque par contre beaucoup de choses, notamment sur la question du lien entre la santé et de l’environnement. Le gouvernement n’a fait que confirmer la proposition de loi Bapt sur le bisphénol A, qui était déjà engagée. Mais on n’a rien annoncé sur les liens entre maladies chroniques et environnement. On a aussi fermé la porte à une taxe carbone nationale, on se prive donc de l’outil central de l’écofiscalité. Par ailleurs, je pense que Jean-Marc Ayrault n’a pas fait un cadeau en demandant à Cécile Duflot d’intégrer des mesures pour freiner l’artificialisation des sols dans sa loi sur le logement. Je lui souhaite bon courage, j’avais sur ce thème reçu l’opposition unanime de la droite et de la gauche. »
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