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29-06-2012
Mots clés
Alimentation
France

Les étiquettes du melon en plein méli-mélo

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Les étiquettes du melon en plein méli-mélo
(Crédit photo : Paul Van Riel - hollandse hoogte - réa)
 
Le fruit star de l’été a le chic pour multiplier ses appellations. Alors, est-il français ? Et si oui, de Charente, du Quercy ou de Cavaillon ? Réponses pour vous en payer une bonne tranche.
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Ils ont des noms à l’eau de rose – « La belle Indienne », « Perle des champs » et « Céleste » – ou de héros guerriers : « Boule d’or », « Flamboyant », « Beausoleil ». Pas besoin de parier sur les canassons du tiercé, car ce sont des melons. Chacun d’eux tente sa chance dans le grand sprint aux linéaires, son autocollant personnalisé collé sur le dos. « Le melon est un secteur très concurrentiel, explique Julien Godet, président du syndicat des producteurs de melons du Haut-Poitou. A travers nos labels de qualité et nos différentes marques, nous essayons de valoriser notre produit. »

Le jeune exploitant a lancé l’année dernière « Le Divin », considéré comme le gratin de sa production – soit 5 % de ses 2 000 tonnes annuelles – et destiné aux épiceries fines. Selon lui, l’effort supplémentaire de sélection et d’emballage vaut le coup. Car, pour tenir le haut du pavé, il faut se lever tôt au pays du melon. La France, troisième pays producteur d’Europe, en fait pousser quelque 270 000 tonnes par an, dont plus de la moitié est vendue en grandes surfaces.

Chair orangée aux 80 parfums

La cucurbitacée pousse mal au-dessus de la Loire. Trois zones lui donnent donc naissance : le Sud-Est, le grand Sud-Ouest et le Val de Loire. Quelle que soit sa provenance – de Cavaillon, du Quercy ou du Haut-Poitou –, le melon hexagonal sera toujours « charentais » ! 90 % de la production est de type « jaune », la variété plébiscitée par les Français. Sa peau se dore au dernier moment et sa chair orangée et sucrée dégage pas moins de 80 parfums. Son seul défaut : sa fragilité. Il ne se conserve que quelques jours, avant de s’abîmer. La vie des producteurs de charentais jaunes ressemble donc à une course contre la montre. Les trois mois d’été – juin, juillet et août – sont décisifs puisque la récolte y est quotidienne.

« Le problème, c’est que le melon est “ météo-sensible ”, tout comme les consommateurs », commente Julien Godet. Un coup de chaud et de beau : il est rapidement à point. Mais s’il arrive sur les étals alors qu’il fait moche dehors, plus personne n’en veut. Les trois régions entrent en scène chacune leur tour, en fonction de leur climat. Mais, si d’aventure, tout le monde est mûr en même temps, c’est la cata. Sans compter que les saisons, le consommateur n’en a plus cure. « Les gens veulent des fruits toute l’année, il n’y a pas mille manières de les leur donner », lance Bernard Chiron, président de l’Association interprofessionnelle du melon. Les grosses entreprises de la filière ont donc décidé, il y a une dizaine d’années, d’aller cultiver en Espagne, puis au Maroc, et parfois même plus loin. Chez Bernard Chiron – qui réalise environ 10 millions d’euros de chiffre d’affaires – on trouve du melon antillais au mois de mars, du marocain et de l’espagnol d’avril à juin, puis en octobre. Au cœur de l’été, ses fruits sont commercialisés sous les marques « L’Accent » et « Red Class », ou encore « Melon de Cavaillon ». A l’arrivée, les productions étrangères représentent près de la moitié de ses volumes annuels. « Si nous n’avions pas opté pour cette stratégie, nous aurions disparu depuis longtemps », estime-t-il.

Pucerons et coccinelles

Les méthodes culturales sont strictement les mêmes dans le Vaucluse et au-delà des frontières, assure Bernard Chiron. Et, si la main-d’œuvre ibérique ou nord-africaine coûte moins cher, le transport des intrants dans un sens, et des fruits dans l’autre, aboutit à un coût de production proche de celui du melon hexagonal. « Le bénéfice, c’est d’occuper tout le calendrier », tranche-t-il. L’impact environnemental du transport d’une tonne de melons d’Espagne a beau être 3,5 fois supérieur à celui d’un fruit des Deux-Sèvres ou du Sud-Est, qui s’en soucie ?

Bernard Borredon, président du syndicat interprofessionnel du melon du Quercy, peut lever haut le doigt. Dans ses vallons du Sud-Ouest, la production est familiale et uniquement de saison. Aucune multinationale du melon à l’horizon. Les cucurbitacées représentent néanmoins entre 30 % et 40 % des revenus des agriculteurs. Ceux-ci se sont prêtés à une mesure de l’impact de leurs exploitations. Ils ont découvert que leurs très petites parcelles, entourées de haies, favorisaient la biodiversité ! « Ici, quand les pucerons attaquent, trois fois sur quatre, ce sont les coccinelles qui s’en chargent », précise Bernard Borredon, qui saura faire valoir ce bénéfice en cas d’affichage environnemental obligatoire. Pour se prémunir contre les coups de la météo et de la concurrence, les melonniers du Quercy se sont lancé dans le commerce équitable. L’année dernière, pour la première fois, la centrale d’achat des magasins E. Leclerc a accepté de fixer le prix payé aux producteurs 20 centimes au-dessus du cours du marché. Les supermarchés ont ensuite communiqué sur cette démarche en vendant ces melons sous la marque « L’artisan melonnier ». Et voilà une marque de plus au carnet rose de la cucurbitacée ! —

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