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28-02-2008
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Développement Durable

Les écovilles : casse-tête capital

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Dix écovilles doivent sortir de terre d’ici à 2020 outre-Manche. Ces gigantesques projets urbains effraient les riverains.
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(Crédit : Réa)

Elles n’existent pas encore que, déjà, des barricades s’érigent contre leur construction. Les dix « villes écologiques » promises par Gordon Brown, le Premier ministre britannique, ne sont pas vues d’un oeil très bienveillant. Pire, dans quatre des régions pressenties pour leur accueil, elles ont déjà fait descendre dans la rue plusieurs centaines d’habitants. « Le moins que l’on puisse dire, c’est que les manifestants sont très en avance, s’agace le porte-parole du ministère en charge des Communautés locales. Les emplacements ne sont pas encore confirmés et il est possible qu’aucun projet ne voie le jour là où des manifestations ont eu lieu. »

En juin 2007, ces eco-towns, ou villes écologiques, constituaient l’une des promesses phares de Gordon Brown alors en campagne pour devenir Premier ministre. Si les cinq premières doivent voir le jour d’ici à 2016, cinq autres devraient sortir de terre les quatre années suivantes. Sous les toits sertis de panneaux solaires de chacune de ces cités, 5 000 à 20 000 habitants devraient venir installer leur foyer.

La campagne bucolique voit rouge

Mais voilà, payante en temps de campagne, une telle promesse semble plus difficile à concrétiser au quotidien. Car là où la localisation des régions candidates – pourtant jalousement gardée secrète par le gouvernement – est arrivée aux oreilles du public, c’est l’expression « ville nouvelle » qui a retenu l’attention des riverains et non le terme « écologique ». Exemple à Long Marston, un ancien camp militaire planté près de Stratford-upon-Avon, le bourg natal de Shakespeare. Là, les riverains ont vu rouge en apprenant que leur jolie campagne bucolique pourrait voir pousser pas moins de 6 000 logements d’ici une dizaine d’années. « Il serait dévastateur pour les villages des environs d’installer au milieu de nulle part une ville sans aucune infrastructure prévue aux alentours », s’inquiète Myles Pollock, porte-parole du groupe de protestataires.

Rien n’a encore été validé, martèle aujourd’hui le gouvernement. Le nom des régions sélectionnées doit en effet être annoncé dans les semaines à venir. Restera ensuite à décrocher les autorisations de construction puis à ouvrir une consultation officielle pour chacun des projets. Surtout qu’au-delà de l’opposition des riverains, ces « écovilles » restent encore à inventer. En effet, jusqu’à présent, seuls quelques quartiers « laboratoires » existent sur le territoire britannique. Parmi eux, BedZed, un petit bloc d’immeubles de 200 habitants érigé au sud de Londres. Mais de cité à proprement parler, large et autonome, point.

Or, le projet de Gordon Brown ne manque pas d’ambition. Les nouvelles écovilles devront être « zéro carbone » et s’afficher comme « exemplaires dans au moins une technologie de l’environnement ». Elles devront accueillir des écoles, des magasins, des loisirs et des entreprises. 30 % à 50 % de leurs logements devront être offerts à bas prix. Enfin, elles devront entretenir des « liens solides » avec les villes voisines, notamment en terme de transports publics. Du côté du financement, c’est le secteur privé qui parie sur une revente lucrative des appartements créés. Mais le gouvernement se prépare aussi à vider ses bas de laine : 1,7 milliard de livres (2,3 milliards d’euros) patientent dans le tiroir, afin de donner un petit coup de pouce au projet.

Une centrale trop bruyante

Les chemins de l’écologie restent, quoiqu’il en soit, tortueux. L’histoire de BedZed, depuis son ouverture en 2002, a ainsi été jalonnée de multiples contrariétés. La centrale biomasse qui devait fournir l’électricité en brûlant le bois de l’élagage local n’était pas au point. Trop bruyante, elle a dû être coupée la nuit, sur ordre des autorités locales. Or, éteindre et remettre en marche la centrale tous les jours a fini par encrasser ses tuyaux. Pire, elle s’est révélée à terme plus polluante que la moyenne britannique ! Autre problème : l’eau de pluie récoltée sur les toits devait être filtrée, avant d’être utilisée pour les toilettes et l’arrosage des jardins. Mais la « machine vivante » chargée de purifier les eaux usées fonctionnant à base de roseaux et de traitements ultraviolets a exigé que l’eau soit fortement pompée et... a donc consommé beaucoup d’électricité. Or, BedZed est au moins vingt-cinq fois plus petit que les « écovilles » promises à la construction. Il faudra donc certainement des années de tâtonnements avant qu’elles ne voient le jour. —
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