Les artistes ne bataillent pas que sur les planches de théâtre, les scènes de salles de concert ou les plateaux de cinéma. Captiver un public est une chose. Séduire une banque, une fondation, une entreprise ou une collectivité locale pour obtenir des financements en est une autre. Fin février, ils étaient plusieurs milliers à manifester dans toute la France à l’appel d’une vingtaine d’organisations syndicales. Autour du slogan « Diversité artistique et culturelle en danger », ils dénonçaient une baisse globale de leur budget : entre 4 % et 6 % de gel de crédits pour les compagnies (1). « Face aux nouvelles règles de l’intermittence mises en place en 2003 et aux restrictions budgétaires, les artistes et leurs administrateurs ont dû chercher des solutions inventives pour préserver la création culturelle », analyse Emmanuel Wallon, professeur de sociologie politique à Paris XNanterre (2). Ces solutions inventives ressemblent plutôt à un retour aux sources. Celui de l’époque des coopératives. « Puissant dans le domaine agricole comme dans la santé, le mutualisme intéresse désormais le monde du spectacle vivant. Un signe que l’individualisme affiché durant les vingt dernières années commence à atteindre ses limites », poursuit Emmanuel Wallon.
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