Les T-Shirt équitables de Fair Planet

Si la mode équitable a le vent en poupe, la caution morale garantie par la marque ne suffit plus pour convaincre le consommateur. C’est l’avis de Jérôme Schatzman, fondateur de Fair Planet, une PME de 10 salariés spécialisée dans la mode éthique. Avec sa marque Tudo Bom ? [1], dont les produits sont fabriqués au Brésil, où il a vécu 3 ans, il veut vendre de la bonne humeur au travers de tee-shirts jaunes et verts, mais aussi de robes, accessoires de mode, ou vêtements pour bébés.

"Avant d’aller au Brésil, j’étais déjà entrepreneur social en France. Comme je suis passionné par la mode, j’ai décidé d’allier les deux et de vendre des produits de mode en les achetant à un réseau de petits ateliers de couture et de petits producteurs de coton, à qui je permets d’accéder à l’exportation." Après avoir visité plusieurs ateliers, il craque pour un groupe de couturières qui lui semble pour avoir toutes les qualités et la transparence requises." Pour démarrer son projet il a fait appel à Antropia, l’incubateur social de l’ESSEC, qui l’a aidé à mettre en forme son idée et à trouver des contacts. Une soixantaine de boutiques de revendeurs a fait le reste, et en 2008, la PME a produit 35 000 pièces et réalisé 400 000 € de chiffre d’affaires.

L’équitabilité

Les vêtements Tudo Bom ? sont équitables à plusieurs titres. D’abord, parce que les contrats de production de coton sont signés avec plusieurs années d’avance, et tous les ans pour la confection. Ensuite, parce que chaque vêtement est signé par la couturière qui l’a confectionné, preuve de l’importance accordée au travail de chacune. Enfin, les salaires versés à l’heure ont été calculés en fonction de l’estimation de ce que serait le revenu digne. Résultat, ils sont "de 30 à 100% plus élevés que les prix du marché." L’ambition de Jérôme Schatzman ? Devenir une marque de prêt à porter reconnue dans le secteur : "On ne fait pas des tee-shirts équitables pour jouer sur la mauvaise conscience de nos clients. On vend de la qualité, de la marque, et de surcroit un produit équitable." Aujourd’hui, il estime que la mode équitable est arrivée à un moment de maturité et que certaines marques seront probablement amenées à disparaitre avec la crise. "C’est là que l’on comprend que l’on vend d’abord un produit. L’important c’est quand même de donner envie au consommateur d’acheter".

Pour se faire connaitre, Fair Planet fait volontiers du marketing viral mais pas de publicité. "On préfère payer plus ceux à qui on achète". Ce qui a changé en 4 ans chez les producteurs et les couturières ? "La confiance en soi". "Le plus important c’est l’auto estime. Désormais, nos couturières se disent qu’elles sont des entrepreneuses, qu’elles peuvent négocier les prix, qu’elles n’ont pas juste à courber l’échine, qu’elles peuvent dire non. Pour moi c’est le plus gros impact de l’équitable, car c’est quelque chose qui va leur rester."

Aller plus loin :
La Quinzaine du commerce équitable se déroule du 9 au 24 mai.