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Les 15 personnalités vertes choisies par Matignon

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Les 15 personnalités vertes choisies par Matignon
(Crédit photo : DR)
 
Le Conseil économique, social et environnemental (Cese) fait peau neuve. Le Premier ministre vient d'y nommer des personnalités de la société civile, choisies pour leur « compétences ». Des choix contestables, en particulier côté développement durable.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Nouveauté 2010, le Conseil économique et social (CES) - devenu Conseil économique, social et environnemental (CESE) en 2008 - accueille cette année 15 personnalités choisies par le Premier ministre pour leur « compétences en matière d’environnement et de développement durable ». Si certains ont toute légitimité à y siéger, pour d’autres, en tout cas au regard de leur CV, le poste a comme un parfum de copinage. La désignation de ces personnalités « qualifiées » résulte du fait du prince. Rappelons au passage que les heureux gagnants sont rémunérés à hauteur de 3 800 euros brut par mois. Passage en revue des troupes, façon « Terra eco » :

- Les personnalités connues pour leur compétence ou leur engagement

Jean Jouzel : il est la référence scientifique de la promotion 2010. Le climatologue le plus connu des Français est vice-président du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et titulaire de la médaille d’or du CNRS pour ses reconstitutions des climats passés à partir des glaces. Il a évidemment toute compétence pour siéger au Cese.
Catherine Chabaud : rédactrice en chef de la revue Thalassa, elle est surtout connue comme navigatrice. Elle est la première femme à avoir réalisé le tour du monde en solitaire et sans escale, lors du Vendée Globe en 1997. Ambassadrice de la Fondation Nicolas Hulot, elle a été chargée en 2008 par Jean-Louis Borloo d’une mission « nautisme et développement durable ». Le concept d’empreinte écologique, ça lui parle.
Maud Fontenoy : télégénique, cette autre navigatrice a aussi l’habitude de louvoyer dans le milieu de l’écologie. Vice-présidente du Conservatoire du littoral, elle est aussi porte-parole de l’UNESCO pour les océans et a créé une fondation active sur le créneau de l’éducation à l’environnement. On la dit proche de Nicolas Sarkozy. Elle a en tout cas été candidate aux élections régionales en Ile-de-France, sur la liste de l’UMP conduite par Jean-François Copé.
Patricia Ricard-Giron : engagée dans la création du parc des Calanques, la petite-fille de Paul Ricard - l’inventeur du pastis du même nom - est présidente de l’Institut d’Océanographie que son grand-père a créé sur l’île des Embiez dans le Var. Elle a soutenu la liste de Corinne Lepage aux élections européennes de 2004. Elle déploie depuis ses talents de conteuse vulgarisatrice dans le domaine de la biodiversité.

- Les personnalités du secteur privé

Bernard Guirkinger : directeur général adjoint en charge de la coordination des métiers de l’eau, de la R&D, du développement durable et des relations institutionnelles (ouf !) de Suez Environnement, un des leaders mondial sur le traitement des eaux et des déchets. Le monde économique, déjà bien représenté au Cese avec 65 postes, décroche donc aussi des strapontins dans la sphère « environnement ».
Jean-Pierre Frémont : directeur général adjoint en charge des collectivités publiques et des affaires européennes chez Veolia Environnement, l’autre géant de l’eau. Voilà qui permet de faire l’équilibre avec Suez. Petit plus au CV, l’homme a une petite expérience de la politique, puisqu’il a été élu (UDF) au conseil du XVe arrondissement de Paris.
Sylvie Brunet : on a d’abord cru a une coquille du Cese et pensé qu’il s’agissait en fait de la géographe Sylvie Brunel, ce qui n’aurait pas été idiot. Mais non, il s’agit bien de Sylvie Brunet. Pas la cantatrice, mais la directrice des affaires sociales du groupe ONET - environ 50 000 salariés au compteur - spécialisé dans le nettoyage de bureaux.

- Les personnalités politiques, toutes à droite et pas vraiment écolos

Pierre Charon : délégué auprès du maire du XVe aux services publics de proximité. Mais surtout le conseiller présidentiel de Nicolas Sarkozy, jamais très loin des rumeurs parisiennes et cible de Brigitte Bardot pour les parties de chasse huppées qu’il organise à Chambord. On cherche encore sa « compétence en matière d’environnement et de développement durable ».
Ange Santini : maire de Calvi et ancien président (UMP) du conseil exécutif de Corse. C’est peut-être son travail sur le Plan d’aménagement et de développement durable de Corse (PADDUC) qui a été salué. Sauf que celui-ci avait finalement été retiré devant le tollé qu’il avait provoqué chez les écologistes et les nationalistes, l’accusant de vouloir bétonner l’Île de Beauté...
Hugues Martin : côté face, il est à l’origine du plan « Trier, Recycler, Incinérer, VAloriser, Communiquer » (Trivac) et d’une « Charte d’écologie urbaine et de développement durable » quand il était maire de Bordeaux. Côté pile : en tant que député UMP à l’Assemblée nationale, il s’est plutôt illustré sur des thèmes sécuritaires et, en tant que député européen, il s’est opposé à la création d’une commission d’enquête sur le naufrage du Prestige.
Claire Gibault : chef d’orchestre renommée, elle a été députée européenne centriste de 2004 à 2009, mais n’a pas laissé un grand souvenir sur les questions environnementales à Strasbourg. Après un passage par le Modem, elle est aujourd’hui conseillère dans le 9e arrondissement de Paris au nom du mouvement Avenir Démocrate, allié de l’UMP.
Annick du Roscoät : présidente d’honneur du Centre national des indépendants et paysans (CNI) et élue locale à Nantes. Elle affiche des positions très conservatrices sur des sujets de société, comme en témoigne son blog sur lequel il est peu (voire pas du tout) question d’environnement. Déjà membre du Cese, elle s’intéressait plutôt à des sujets sociaux.

- Les personnalités inclassables dont on ne soupçonnait pas la fibre verte

Raymond-François Le Bris : première pioche étonnante avec ce haut fonctionnaire, auteur d’un récent rapport sur la formation des agents de l’Etat. Ancien préfet, directeur de cabinet ministériel, de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris et de l’Ena, l’homme a un CV et un réseau fournis. Seule touche verte (connue) au tableau : il est membre du conseil d’administration de l’association Les amis du WWF et de la Fondation WWF France.
Hugues Gall : un des rares qui soit issu du monde culturel. Membre de l’Académie des Beaux-Arts, les affinités avec le développement durable de cet ancien directeur de l’Opéra de Paris ne sautent pas aux yeux. A noter qu’il est membre du conseil de la fondation Veolia Environnement. C’est Suez qui va être jaloux.
Sylvia Graz : le mystère de la promotion, au point que nous n’avons pas réussi à trouver sa photo sur le web... On sait juste qu’elle est présidente de la Fédération française du droit humain (FFDH), une loge maçonnique féminine.

- Un peu déçu par le casting ? Jouez les sélectionneurs de l’équipe verte du CESE et faites-nous parvenir votre liste de 15 dans le forum en bas de cet article.


Le lifting du Cese

Institution cinquantenaire, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) est une sorte de boîte à idée de la République. Dernièrement, le gouvernement l’a fait plancher sur l’économie de proximité, le droit au logement opposable, le travail de nuit, le micro-crédit... Il accueille 233 représentants des salariés, patrons, coopératives, associations familiales.

En janvier 2009, un rapport commandé par le Président de la République dressait un tableau sévère de l’institution : composition non représentative de la société (à peine plus de 20% de femmes, non représentation des jeunes, des personnes âgées, des « minorités visibles » ou d’une grande partie du mouvement associatif), travaux jugés trop généralistes et déconnectés des problèmes du moment... Il a donc subit un sérieux lifting.

Dorénavant, 33 membres y siègent « au titre de la protection de la nature et de l’environnement » : les 15 « personnalités qualifiées » choisies par le Premier ministre, ainsi que 4 représentants des usagers de la nature (chasseur et pêcheurs) et 14 représentants des ONG environnementales (France Nature Environnement, la Fondation Nicolas Hulot, la Ligue pour la protection des oiseaux, les Amis de la Terre, la Ligue ROC, le Réseau action climat et Surfrider Foundation Europe).

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  • Quand je vois le dévouement gratuit des membres de commission (de développement durable ou autre sujet plus classique) au niveau local, qui ne ménagent ni leur temps ni leur énergie - toutes tendances politiques confondues -, je n’arrive pas à admettre qu’il faille rémunérer toutes ces "personnalités". Les indemniser de leurs frais de déplacement, pourquoi pas mais c’est tout.

    C’est vrai que l’Etat a trop d’argent...et bien sûr que sont ces pecadilles de 3800 € brut par tête et par mois par rapport aux belles économies que l’on peut faire en bradant l’éducation nationale (par exemple). Alors M Sarkozy, cette politique d’austérité, elle est pour qui ???

    PS je serais curieuse de savoir si certains de ces nouveaux membres ont eu l’éthique de renoncer à cette rémunération. Au vu des positions de certains, ils sont loin d’en avoir besoin

    Une élue locale (encore naïve et en colère)

    3.11 à 07h31 - Répondre - Alerter
  • en ce qui concerne Catherine Chabaud : rédactrice en chef de la revue Thalassa,

    ça va va faire plaisir à INTERMARCHÉ ,non ?

    pour ceux qui ne comprennent pas allez faire un tour sur ce lien :

    http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2547_Thalassa_desinformation_peche_profon de.php

    2.11 à 09h37 - Répondre - Alerter
  • jeanclaude64 : L’écologie selon Sarko

    Ce massacre !! On comprend pourquoi Sarko a dit " L’écologie, ça suffit !".

    2.11 à 09h10 - Répondre - Alerter
  • happydroopy : "secteur privé"

    Maintenant, les lobbies ont carrément leur siège au ministère ??? (relation institutionnelles... ça veut dire pot de vin ?)
    Et on les paye même pour ça officiellement ?
    Suez, ils n’ont pas été mêlés à tous les scandales il y a quelques dizaines d’années ?

    30.10 à 09h42 - Répondre - Alerter
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