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1-06-2006

Le plein emploi est l’ennemi du profit

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Bonne nouvelle : le chômage baisse ! Pour l'économiste Luigi Chiavarini, l'équation n'est pas si évidente. Et si le taux de chômage n'était finalement qu'une variable économique au service des politiques ?
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  • Par Luigi Chiavarini, professeur d’économie et finance auprès d’INVESTA et (...) : Le plein emploi est l’ennemi du profit

    Oui, le pire ennemi des profits financiers c’est le plein emploi. En effet si l’on veut continuer à assurer aux investisseurs 15 % de ROI, il faut savoir le générer de quelque part. Dans un contexte macroéconomique qui assure allègrement 5 % de croissance à l’échelle planétaire et difficilement 2% en Europe il faut peser sur les coûts afin de combler les écarts. La rémunération du travail étant perçue comme un coût il faut la minimiser en faisant en sorte que l’emploi soit une denrée rare. Le chômage est un redoutable moyen de cœrcition entre l’état et le patronat et est le meilleur moyen pour imposer la paix sociale et le contrôle du salaire par le biais de la précarité. Mais existe-t-il un nombre magique qui permet de fixer le point à partir duquel la pression sociale/salariale, les profits et le taux de chômage sont tels qu’il optimise l’inflation ?

    Ce nombre magique existe et a un nom : c’est le NAIRU ou taux de chômage d’équilibre ou encore taux de chômage « naturel ». Le postulat de départ est le suivant ; lorsque l’on s’approche du plein emploi, la capacité des salariés à négocier des augmentations de salaire s’accroît, les entreprises répercutent le coût du travail plus élevé sur les consommateurs et l’économie est entraînée dans une spirale infernale salaires-prix.

    Le NAIRU permet de modéliser la croissance potentielle du PIB (La croissance au delà de laquelle il ne faut pas aller, au risque de faire croître l’inflation), et il est admis que s’il n’y a pas de croissance il y a du chômage potentiel.

    L’obsession des économistes et des Banquiers centraux est la lutte contre l’inflation (la crise de 1929 a laissé des traces indélébiles). L’administration Européenne en a également fait son cheval de bataille : stabilité des prix (Traité de Maastricht), la lutte contre l’inflation est un bien commun de l’union au même titre que l’Euro (Traité de Lisbonne). Dans ce contexte la Banque centrale européenne (BCE) a statutairement pour principal objectif de maintenir la stabilité des prix au détriment de tous les autres paramètres y compris le niveau d’emploi. Comme le dit Modigliani lui même, « la BCE est responsable du taux de chômage élevé en Europe, ...la BCE programme le chômage » .Chaque fois qu’un banquier central augmente ses taux d’intérêts ou qu’il décide de ne pas les baisser en situation de diminution de l’activité économique (mesurée par le PIB), il sait qu’il met au chômage les catégories des plus vulnérables de la population.

    Mais pourquoi la lutte contre l’inflation est elle importante ? L’inflation c’est l’augmentation du niveau général des prix, c’est ce qui donne la valeur à l’argent et l’argent doit garder cette valeur dans le temps afin de pouvoir transférer/garder les richesses hors si il y a trop d’inflation l’argent perd de sa valeur. Ce qui en soi est une mauvaise chose pour les créanciers et a contrario une aubaine pour les débiteurs.

    En fait le chômage n’est rien d’autre qu’une variable d’ajustement économique au service du politique. Avec tous les effets négatifs ou positif, selon sa position dans les « castes » socio économique, que cela implique en taux d’emploi, en perte de vitalité de nombre de territoires européens, en réduction de rémunération du travail et en augmentation de celle du capital.

    Au delà du discours économico-financier, ne nous voilons pas la face, il y a un inquiétant problème d’emploi. Les jeunes ont des problèmes d’emploi, mais aussi les femmes, les immigrés, les personnes de plus de 50 ans... Bref, tout le monde a un problème d’emploi et de précarité relative. Or le travail est le meilleur rempart contre la pauvreté et la mise au banc de la société. Ne serait-il pas urgent que nos élus osent poser la question de la finalité de l’organisation politique et économique d’une société ?
    Celle, actuelle, complètement focalisée sur la maximisation des profits à court terme au bénéfice de la finance mondialisée (c’est-à-dire d’une minorité) ou une autre qui pourrait permettre de mettre l’humain d’une façon plus solidaire et pérenne au centre des préoccupations. La pérennité d’un système est sa capacité à s’auto-entretenir, à perdurer. Certes, le marché est utile et ses contraintes sont génératrices de dynamique créatrice de valeurs. On ne peut cependant lui laisser libre champ, toujours et partout, dès lors que cela met en cause la stabilité même de nos sociétés humaines et leur capacité à assurer leur cohésion sociale c’est à dire les conditions nécessaires au bien-être individuel. Il existe plusieurs intégrismes économiques :

    - Celui du Libre échange lorsqu’il devient sans limite
    - Celui de la finance lorsqu’il n’y a plus de règle
    - Celui de l’altermondialisme quand le mouvement devient excessif

    31.05 à 08h52 - Répondre - Alerter
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