Indicateurs de Développement Durable |
Par Anne Musson |
8-12-2015
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Le Changement Climatique est un combat social |
Peut-être avez-vous croisé, en marche d’évènements liés au développement durable et/ou à la COP 21, des militants de Solidarité et Progrès. Ce fut mon cas en octobre dernier à Nantes, en marge du l’évènement Knopée. J’y ai appris, entre autres, que le GIEC était une émanation de Margaret Thatcher dont l’objectif était de mettre en pratique le malthusianisme, que la transition vers les énergies renouvelables était une invention des « riches » pour les « riches » et contre les « pauvres ».
Si le message est aussi caricatural que les panneaux, il se fait l’écho d’un discours craintif selon lequel la transition énergétique et le tournant vers un développement durable couterait en termes de bien-être. Il se traduirait notamment par des taxes qui, au sein des pays développés, appauvrirait une classe moyenne déjà en grande difficulté (on se souvient tous de la phrase de N. Sarkozy « l’environnement ça commence à bien faire » [1]). Pourtant, la lutte contre le changement climatique s’inscrit dans un glissement de paradigme qui, d’un même front, permet le progrès social et le développement économique dans le respect de l’environnement.
La musique sociale du changement climatique s’entend de plus en plus. La problématique écologique et le changement climatique constituent effectivement des enjeux sociaux fondamentaux, et ce pour les raisons principales suivantes :
qu’une action ambitieuse contre le changement climatique, loin d’être un fardeau pour l’économie, aura des retombées positives pour l’emploi, la santé et le développement humain en aidant à réorienter les politiques de croissance à court terme vers des objectifs de développement soutenable à long terme. »
Ils expliquent par exemple que « l’énergie, l’habitat et le transport sont des infrastructures nécessaires à la fois à un futur bas carbone et à un développement solidaire », et cela touche directement à des problématiques telles que la « satisfaction des besoins fondamentaux, l’exploitation des énergies renouvelables locales, la qualité du développement urbain, l’efficacité des marchés et des réformes institutionnelles, la moindre vulnérabilité aux dommages climatiques et à la volatilité des prix du carbone ». L’appel et la liste des signataires est disponible ici.
Voir également cet article du Huffington Post US qui détaille les points évoqués succinctement ici.
[1] C’était avant qu’il ne s’occupe des salades et de la rhubarbe...
Docteur en économie et écologie humaine Maître de Conférences en économie |