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4-10-2007

La messe est dite

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A l’origine, le texte de ce livre accompagnait un documentaire diffusé sur Arte. Après l’avoir refermé, on se gratte la tête : à quoi peut bien ressembler le docu Dominum Mundi, L’Empire du Management ? Probablement à La Société du Spectacle de Guy Debord : un défilé d’images, soutenu par une voix off monocorde. Car Dominum Mundi s’apparente davantage à la scansion – à la messe, pourrait-on même dire – qu’à l’essai politique. Pourtant, politique, le propos l’est.

La thèse : « L’industrialisme surpuissant et le système financier sans frontières entraînent l’espèce humaine vers l’avenir inconnu. L’Efficacité est l’emblème des relations de jungle dans la reféodalisation planétaire. » Bon. En clair : l’Occident néolibéral et rationaliste renoue avec les heures sombres de l’Empire romain et du christianisme des conquistadors : il veut s’imposer partout comme le maître de l’univers et faire du monde sa propriété.

On aura compris qu’il s’agit d’un tableau – à peine manichéen – de la mondialisation. « Aujourd’hui est le temps de l’individu banalisé et de l’univers chosifié (…) Le management a pris possession de la planète (…) L’histoire du monde sera engloutie dans celles de l’Occident. » Heureusement, tout n’est pas perdu : comme les Gaulois de Goscinny, les cultures locales résistent à cette « nouvelle absurdité », à cette javellisation lamentable. Car « vivre ne suffit pas, il faut à l’homme la nostalgie, la musique et les danses pour (…) dompter le vertige d’exister ».

La mondialisation au pilori

Bref, c’est un scoop : l’homme n’est pas complètement mort dans le grand laminoir hideux de la mondialisation. Du coup, on se demande un peu pourquoi Pierre Legendre – très belle plume et très grosse érudition, il faut le reconnaître – se sent obligé d’imiter Saint Jean annonçant l’Apocalypse. Sans jamais démontrer, ni étayer son propos par le moindre fait, le moindre chiffre tangibles.

Il a dû se dire que les grandes imprécations abstraites et catastrophistes seraient plus à même de tournebouler le lecteur moyen. Ou que son style suffirait à lever en masse les citoyens contre la « dévotion positiviste de l’ultra-modernité ». Mais, cher Pierre, avez-vous lu L’Horreur économique de Viviane Forrester, il y a déjà… plus de dix ans ?

Pierre Legendre – DOMINUM MUNDI, L’EMPIRE DU MANAGEMENT. Mille et une nuits, 10 euros.

Sources de cet article

- Retrouvez le blog d’Arnaud Gonzague

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