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15-09-2009

La ligne verte d’Hatoyama

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La ligne verte d'Hatoyama
 
Élu haut la main, le nouveau Premier ministre japonais a soulevé l’espoir des associations écologistes en prenant des engagements forts avant Copenhague. Pourtant, tout n’est pas si vert dans son programme…
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Parler à un Japonais de la famille Hatoyama, arrière-petit-fils d’un samouraï, c’est comme parler des Kennedy à un Américain. Yukio, de son prénom, 62 ans, a débuté sa carrière dans les rangs de la droite mais c’est au centre-gauche qu’il a été élu il y 15 jours. Au Japon, l’événement est historique. La participation a frôlé les 70%, son parti le PDJ (Parti Démocrate du Japon), a remporté plus de 300 sièges sur 480 à la Chambre des Députés, mettant fin à 55 ans de règne du presque indéboulonnable Parti Libéral-Démocrate (PLD). Les Japonais ont donc clairement voulu sortir le sortant et choisi un Hatoyama qui promettait pendant la campagne un « changement révolutionnaire ».

Parmi ces changements, l’environnement semble à première vue en haut du tableau. Début septembre, le nouvel homme fort du Japon rappelait publiquement s’être engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 25% d’ici 2020, par rapport au niveau de 1990. « Cela témoignera de notre volonté politique, expliquait-il. Tous les outils seront utilisés pour remplir cet objectif ». Quand on compare ce chiffre à l’engagement du 1er ministre sortant Taro Aso, resté à 8%, la barre est haut placée. Pour la 1ère fois, la 2ème puissance mondiale et 5ème émetteur de CO2 de la planète (5% des émissions totales) prend le taureau du réchauffement climatique par les cornes. Ce qui implique aussi des responsabilités nouvelles sur la scène internationale, pour faire sortir le Japon de son statut de nain politique. « Je veux que le Japon, en tant que puissance technologique de premier ordre, joue un plus grand rôle », signifiait encore Yukio Hatoyama pendant sa campagne.

Le nouveau 1er ministre a également promis de lancer une « Initiative Hayotama » pour aider les pays en développement à réduire leurs émissions. Technologies vertes, énergies renouvelables, augmentation du bien-être de la population et amélioration de l’environnement des villes japonaises... il n’en faut pas tant pour verdir un parti.

La face cachée du programme

Avec de tels discours, "Yukio" est logiquement devenu le chouchou des écologistes. Le bureau japonais de l’ONG WWF a d’ailleurs rendu hommage au « courage du nouveau Premier ministre », soulignant que le Japon manquait jusqu’alors d’ambition en raison du poids des lobbies industriels sur la vie politique. Pourtant, certaines promesses jettent de l’ombre sur le vert. Pourquoi Hatoyama a-t-il par exemple promis de supprimer des péages sur les principales grandes autoroutes du pays ? Idem pour les taxes sur l’essence ?

Comme le souligne un article de Forbes, faire 600 km entre Tokyo et Osaka en voiture équivaut à payer plus de 100 dollars de péage. Soit presque autant qu’un billet de train à grande vitesse. Or la suppression annoncée des péages pourrait changer la donne. Sur le Web, des blogs ne manquent pas de relever le lien qui unit la famille Hayotama et le fabricant de pneus Bridgestone, la « Bridgestone connection ». Le grand-père maternel du nouveau 1er ministre, Shojiro Ishibashi, n’est autre que le fondateur du groupe de pneumatiques. Les associations font le raccourci : si plus de voitures roulent, les pneus seront plus vite usés, ce qui est tout bonus pour la firme.

Par ailleurs, si le 1er ministre a pris des engagements ambitieux pour lutter contre le réchauffement climatique, c’est à la condition d’un "accord enthousiaste" entre "les grands pays". Entendez Chine et Inde comprises. Quelles que soient ses motivations, le nouvel arrivant aura du fil à retordre pour tenir ses promesses. L’une de ses 1ères missions sera de réduire le déficit public, qui représente 180% du PIB, ce qui ne facilitera pas la mise en œuvre de la partie verte du programme.

A lire aussi dans Terra eco :
- Flash-back : 2005, les japonais ont le blues
- Carton vert au Japon
- Les stocks de thon partent en sushis

Sources de cet article

- Le site de la BBC
- Le site de ABC Radio Australia
- Illustration : Japan Probe

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