La chimie à la rue

Dans le Loiret, 15 collectivités font figure de village d’Astérix dans une France qui absorbe avidement les pesticides. L’Hexagone en est le premier consommateur en Europe et le troisième au niveau mondial. Orléans et 14 communes alentours ont ainsi signé la Charte zéro pesticide (1) qui les engage à supprimer totalement l’usage des produits chimiques sur la voirie, les espaces verts et les cimetières. « A Orléans, cela se fait par étapes. Nous commençons à expérimenter ces nouvelles pratiques sur un quartier de 3 000 personnes, mais à terme, les 700 km de voirie seront concernés », détaille Séverine Carniello, la directrice du développement durable. Les agents municipaux ressortent donc les binettes et les brosses mécaniques, mais sont également formés à des techniques thermiques, à base de lampes infrarouges ou de vapeur.

« Cependant, cela ne fonctionnera sur le long terme que si le grand public est sensibilisé. On entre dans une nouvelle ère, celle de l’acceptation du végétal en ville. On passe d’une nature contrôlée à une nature spontanée. Les habitants doivent réaliser qu’une pâquerette ou qu’un pissenlit sur la route, cela n’a rien à voir avec un mégot de cigarette », conclut Séverine Carniello.

(1) Celle-ci a été initiée par Loiret Nature Environnement, la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles et l’association Jardiniers de France.