(Par José Ferré, bloggueur) - Deux phénomènes expliquent cet engouement des chinois pour la Bourse [1] :
• l’absence de protection sociale et de système de retraites : elle conduit les chinois, peu encouragés à consommer (l’appareil de production est orienté vers l’exportation plutôt que vers la consommation intérieure), à investir massivement leur épargne en Bourse, plutôt que dans des placements moins risqués mais peu ou pas rémunérateurs (les taux d’intérêts servis par les banques chinoises sont inférieurs à l’inflation).
• Les performances récentes des bourses de Shanghai, Hong-Kong ou Shenzhen (+130% de hausse en 2006, après une baisse de 50% de l’indice de Shanghai entre 2001 et 2005).
La capitalisation totale du marché Chinois à la fin de l’année 2006 s’élevait à 3.455 milliards de dollars, soit une augmentation de 79 % par rapport à la fin de l’année 2005. En 2006, la valeur annuelle des transactions réalisées en Chine a presque doublé pour atteindre 2.969 milliards de dollars, avec un intérêt nettement accru des étrangers pour des sociétés cotées sur la place de Hong-Kong.
Fin 2006, la capitalisation financière des marchés chinois s’élevait à 107 % du PIB chinois contre 71 % en 2005. Cette proportion demeure moins élevée que celle des marchés financiers du Royaume-Uni (152 % du PIB) et des Etats-Unis (148 % de PIB) et la valeur annuelle des transactions sur les marchés financiers chinois représentait 86 % de la capitalisation de son marché en 2006. A titre comparatif, au Royaume-Uni, la valeur annuelle des transactions s’élevait à 200 % de la capitalisation de son marché et aux Etats-Unis, elle s’élevait à 174 %.
Reste que la vitesse de croissance actuelle du marché boursier chinois s’apparente à la création d’une bulle et est jugée lourde de menaces par les spécialistes.
Il y a quelques jours, l’ancien président de la Fed, le très influent Alan Greenspan, a mis en garde les marchés contre une prochaine « correction dramatique » des marchés d’actions chinois : "Cela est clairement intenable. Il va y avoir à un moment donné une contraction dramatique. Ces cinq dernières années, la croissance mondiale a été plus rapide que jamais dans l’histoire. Cela ne peut et ne va pas durer car il s’agit d’un ajustement qui ne se produit qu’une seule fois ". Il a toutefois indiqué que la croissance mondiale ne serait pas nécessairement affectée par un tel choc.
Pas nécessairement... Certes. Dans la bouche de Greenspan, cela ne se veut "pas nécessairement" rassurant.
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