Ça utilise le vocabulaire d’un Grenelle, ça s’organise comme un Grenelle, ça ressemble à un Grenelle mais ça n’en est pas un. Car il s’agit en réalité d’un printemps : le "Printemps de l’environnement". Version belge de notre consultation écolo-automnale. Sauf que nos voisins du Nord ont attendu les pâquerettes pour se lancer. Mi-avril donc, le ministre du Climat Paul Magnette a inauguré une période de discussions de deux mois autour de quatre grands thèmes : climat-énergie-biodiversité, mode production et de consommation durable, environnement et santé, mobilité.
Chacun de ces ateliers sera présidé par un politique et un scientifique a-t-il détaillé lors de la conférence de presse. Autour de la table : des représentants de l’administration, de la société civile, des ONG, des partenaires sociaux, de la communauté scientifique. Sur la table : une liste de mesures qu’ils devront débattre et sur lesquelles ces messieurs-dames devront s’accorder. Des "mesures qui relèvent du niveau fédéral ou des compétences partagées avec les Régions et qui ne demandent pas forcément de gros moyens budgétaires" a précisé le ministre. Et comme pour le Grenelle de l’environnement français, le gouvernement élaborera, à l’issu de cette concertation, une feuille de route avec des propositions concrètes pour chaque thématique.
Mais pour le moment, difficile de savoir qui discutera de quoi, quand, et avec qui. Le plan de table et le menu des réjouissances n’a pas encore dévoilé par le gouvernement qui semble encore hésiter. D’ailleurs, les participants potentiels ne débordent pas d’enthousiasme. Quelques uns ont même laissé échapper quelques doutes, non pas sur le projet en lui-même qui suscite plutôt l’adhésion, mais sur la méthode Magnette. Le ministre du Climat piloterait le "Printemps" uniquement avec des politiques, dénonce un représentant de l’ONG Inter-Environnement Wallonie. Loin de l’esprit participatif d’un Grenelle.
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