Quand, au creux de l’hiver, les salades doivent venir d’Espagne, il reste un recours pour manger local : l’endive. Jusqu’à la mi-novembre, la racine de chicorée, en terre, accumule des réserves. Elle est alors extraite et enfermée dans l’obscurité d’une salle de forçage. Quatre semaines plus tard, il y a de la salade blanche, dit chicon, pour tout le monde ! L’Hexagone en produit en effet 250 000 tonnes par an, en grande majorité dans le Nord-Pas-de-Calais. Mais le bilan de l’endive n’est pas tout vert : pour qu’elle produise son bourgeon blanc, la racine doit s’épanouir à 19° C et rester irriguée en permanence. Il faut 2 litres d’eau pour produire un kilo d’endives, « et un peu de fertilisant, mais 95 % de ses besoins proviennent de ce qu’elle a accumulé au champ », explique Michel Marle, ingénieur au CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes). En bio, cette culture si particulière n’est pas facile. Sans traitement chimique au champ, certains champignons peuvent se développer en salle de forçage. Une partie des producteurs bio ont choisi de cultiver à l’ancienne, en enterrant les racines dans des fosses, recouvertes de paille puis de tôles. Problème : ce dispositif empêche la rotation des cultures. Au bout de quelques années, les parasites sont parfois devenus si nombreux que les agriculteurs doivent déménager la culture vers… des salles de forçage ! —
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