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9-11-2005
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Monde

L’économie repart au charbon

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On le pensait relégué au rayon des souvenirs : erreur. Le charbon fait un retour en force. Et si l'économie changeait de carburant ?
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"Sans le charbon, la planète ne pourra pas s’en sortir." Bruno Lapillonne, directeur général d’Enerdata, un cabinet d’études sur l’énergie basé à Grenoble, met les pieds dans le plat. Le charbon connaît depuis ces derniers mois une seconde jeunesse. Tant pour son prix - autour de 70 euros la tonne aujourd’hui contre environ la moitié il y a deux ans - et sa production, que pour sa consommation.

L’Inde, les Etats-Unis et l’Australie sont les trois principaux pays producteurs de charbon derrière la Chine qui fait figure de locomotive. Les études estiment que 40% de la production mondiale pourrait provenir de ce pays à l’horizon 2030. Aux Etats-Unis, la construction de 92 nouvelles centrales serait programmée, pour un budget total de 69 milliards de dollars.

200 ans de réserves

Mais, au fait, à quoi sert le charbon ? L’économie mondiale lui trouve deux applications principales. Baptisé "charbon coke" (coaking coal), il est d’abord utilisé dans la sidérurgie pour sa transformation en acier. Près des trois quarts de la production mondiale d’acier proviennent directement du charbon. Le rythme soutenu du développement économique des deux géants asiatiques (Chine et Inde) alimente directement la croissance de ce marché. Le "charbon vapeur" (thermal coal) est destiné quant à lui à la production d’électricité. Selon Brian Ricketts, analyste à l’Agence internationale de l’énergie (AIE), "ce minerai représentera 22% de la demande énergétique mondiale en 2030, et sa consommation augmentera de 50%".

Pourquoi ce nouvel essor ? Bruno Lapillonne divise le monde en deux. D’un côté, les pays qui possèdent ces gisements - les producteurs - et de l’autre ceux qui n’en possèdent pas. "Les premiers, comme la Chine et l’Inde, ont une croissance de leur consommation quasi mécanique. Leurs besoins augmentent continuellement. Quant aux autres, ils se réfugient vers cette source d’énergie au prix moins fluctuant et moins élevé, notamment pour la production d’électricité". Car si les réserves de pétrole sont estimées - pour les hypothèses les plus optimistes - à 50 années, elles atteignent 200 ans pour le charbon. De quoi voir venir.

Cet état de fait trouve sa traduction sur les marchés financiers, qui font les yeux doux aux géants du charbon. Les groupes miniers Anglo American, Rio Tinto (cotés à Londres) ou Peabody Energy (coté à New York) enregistrent des hausses boursières allant de 15% à 200% depuis un an. Et dans les mois à venir, rien ne devrait démentir ce retour en grâce de l’or "gris". "La consommation en pétrole de la Chine va baisser, tandis que celle en charbon ne devrait cesser de croître !", estime Brian Ricketts. Malheureusement, si les financiers se frottent les mains, les populations de la planète pourraient s’en mordre les doigts.

Une énergie sale

Car le verdict des spécialistes tombe sans appel : le charbon est une énergie polluante. Plutôt peu chère à produire, une tonne de charbon-vapeur génère 30% de dioxyde de carbone de plus que le pétrole, et 75% de plus que le gaz naturel. Le charbon est aussi une énergie polluante dans son cycle de consommation. En brûlant, il dégage des gaz sulfurés (oxydes d’azote et de soufre), des polluants et des poussières. Pas facile de passer le "contrôle technique" dans ces conditions. La Chine l’a bien compris, en refusant de signer le protocole de Kyoto sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre.

Tout espoir ne semble pas perdu pour autant. Car la tendance n’est pas à la production à tout prix. "La Chine travaille depuis plusieurs années à une amélioration de son processus, notamment grâce à la gazéification et à la liquéfaction du minerai", précise Bruno Lapillonne. L’idée consiste à emprisonner dans le sous-sol (à 2000 ou 3000 mètres sous terre) les fumées polluantes produites par la combustion du charbon. Selon certains spécialistes, ces "pièges" à dioxyde de carbone pourraient même, en théorie, aider à reconstituer les réserves de gaz naturel.

Aux Etats-Unis, un plan de 2 milliards de dollars pour les dix prochaines années (Clean Coal Initiative) a été entériné afin d’avancer sur ces questions. Seul hic, l’aménagement de centrales "propres" coûte très cher (entre 30 et 40 % de surcoût par rapport aux centrales traditionnelles) et tend à décourager les autorités.

Les sources d’énergie de A à Z (en anglais)

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Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

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