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30-09-2011
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Jim Leape, l’activiste global

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Jim Leape, l'activiste global
(Crédit photo : Mat Jacob - Tendance floue pour « Terra eco »)
 
Ambitieux mais serein, le boss américain du WWF International est l’homme de la rationalité. Sous son autorité, l’organisation a franchi un palier. Elle pèse plus que jamais dans les négociations internationales et fête son demi-siècle.
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Il revient du Brésil, où il a profité d’une rencontre avec une section locale du WWF pour descendre une rivière en combinaison, « juste en se laissant flotter sur l’eau », précise-t-il. N’imaginez pas pour autant que le big boss du WWF International soit un baroudeur façon Nicolas Hulot dans Ushuaïa. James Leape – dit Jim – a beau vadrouiller dans le monde entier pour garder le contact avec le terrain, son look, c’est plutôt chemise sans un pli à rayures bleues et blanches et pantalon à pinces en coton beige impeccable. On croirait un banquier un jour de friday wear. Il en a d’ailleurs la tête bien faite et les idées claires. C’est lui, directeur général du WWF International depuis six ans, qui fait entrer l’organisation dans sa cinquantième année, célébrée cet automne. Avec une ambition très rationnelle.

Dans les années 1970, quand certains de ses concitoyens américains s’immergent dans le flower power, lui plonge dans les manuels de jurisprudence. « C’était les jeunes années du mouvement écologiste, raconte-t-il. Or, l’avant-garde du mouvement était menée à l’époque par des avocats. Ils étaient dans les tribunaux, au Congrès. Je suis devenu avocat parce que je voulais être actif au sein de ce mouvement et le droit semblait être un bon moyen pour défendre l’écologie. » Pendant neuf ans, il plaide et conseille le programme des Nations unies pour l’environnement.

Un look et un parcours qui font de lui un « white anglo-saxon protestant », un wasp typique ? Pour un peu, la question l’agacerait. « Je ne pense pas être un Américain blanc typique. Malheureusement aujourd’hui, la conservation n’est pas une des préoccupations principales aux Etats-Unis. Oui, je suis un avocat de Harvard, tout comme l’est Barack Obama. Mais je préfère faire ce parallèle que celui avec les wasps. » Et Jim Leape rit. Ouf ! Pas de problème, Jim.

En 1989, le jeune homme rejoint le WWF pour diriger les programmes de conservation. Il tiendra cette place pendant dix ans, puis travaillera un temps pour la Fondation David and Lucile Packard, une des plus grandes organisations philanthropiques des Etats-Unis. Avant de revenir au WWF International en 2005 par la très grande porte. Il devient alors chef exécutif, celui qui anime tout le réseau – les 100 bureaux nationaux – et le représente dans l’arène internationale : les conférences, les lieux de décisions, etc.

Malgré la crise, la déprime ne l’atteint pas

« Il a eu la force de galvaniser le réseau autour de quelques grands programmes (la protection des espèces, les forêts, les océans, etc., ndlr), explique Pascale Moehrle, sa chef de cabinet au siège de l’organisation, à Gland en Suisse. Aujourd’hui, le WWF est moins dispersé, ce qui le rend plus fort. » C’est l’une de ses réussites. « Cette organisation était active et crédible localement. J’ai encouragé le réseau à capitaliser cette force, dans le but d’atteindre les preneurs de décisions au niveau global. Il s’agit d’agir au fin fond de l’Amazonie comme sur les marchés mondiaux de matières premières. »

Une autre de ses fiertés ? « Earth Hour ». Cette grève de la consommation d’électricité pour lutter contre le changement climatique a été lancée pour la première fois en 2007 à Sidney, en Australie. « 2 millions de personnes ont alors joué le jeu. L’année dernière, 134 pays y ont participé, soit 1,8 milliard de personnes ! C’est l’engagement pour l’environnement le plus massif jamais constaté. »

La crise économique a beau mettre un frein sérieux aux progrès écologiques, Jim Leape ne laisse pas la déprime l’atteindre. Il préfère dessiner une courbe qui monte. « Nous sommes ici, dit-il en désignant le tout début de la ligne ascendante. Or la courbe est sans doute exponentielle. On commence à observer des changements conséquents. » Et de citer l’engagement pris par 19 entreprises comme Carrefour, Walmart, Tesco, Unilever ou Coca Cola en novembre 2010. Elles ont promis, sous l’égide du WWF, de s’approvisionner de façon durable d’ici à dix ans pour les matières premières telles que le soja, l’huile de palme, le bœuf, dont la production est catastrophique pour la biodiversité et en particulier les forêts. « Il faut surveiller la mise en œuvre de cet accord. Mais on constate que des acteurs signifiants s’impliquent et s’engagent. Et cela va arriver de plus en plus. »

Accusations de « greenwashing »

Qu’importe les accusations de greenwashing – portées notamment par le journaliste français Fabrice Nicolino dans son livre Qui a tué l’écologie ? Les partenariats avec les entreprises sont au cœur de l’action du WWF. Et représentent une part conséquente de ses ressources – mais jamais plus de 30 %. « Y a-t-il des partenariats avec des entreprises ici ou là dans le réseau que nous devrions revoir ? La réponse est oui. Il y a sans doute des ajustements à faire. » Mais pas de quoi remettre en question cette forme d’action. « C’est un moyen de réussir et d’avancer, assure Jim Leape. Nous sommes engagés dans des tables rondes, comme sur le soja ou l’huile de palme, ou dans des partenariats bilatéraux à un niveau national. Et nous vérifions ce qui est réellement accompli. Même s’il serait peut-être utile de communiquer plus auprès du public sur les raisons de notre engagement auprès des entreprises et sur les résultats. »

Communiquer sera d’ailleurs un des mots clés du prochain demi-siècle du WWF. « Nous devons trouver de nouvelles façons de mettre la conservation au cœur des intérêts quotidiens des consommateurs, comme des preneurs de décision. Nous avons aujourd’hui 5 millions de membres, mais avec les médias sociaux, nous pouvons atteindre plusieurs centaines de millions de personnes. » Ambition et raison. Il faut bien ça pour sauver les pandas, les océans ou le climat. —


Jim Leape en dates

1955 Naissance à Boston aux Etats-Unis

1980 Diplômé de Harvard, il commence sa carrière d’avocat sur des dossiers liés à l’environnement et conseille le Programme des Nations unies pour l’environnement, le PNUE

1989 Rejoint le WWF et dirige ses programmes de conservation

2005 Devient directeur général du WWF International

2011 Fête les 50 ans de l’association.

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