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24-11-2005
Mots clés
Société
Amériques

Je ne suis qu’un journaliste

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Sa carrière ressemble à un courant d'air. Viré de toutes les télés pour son franc parler, Jorge Lanata est un journaliste hors norme. Portrait.
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Il est gros, porte barbe et lunettes. Michael Moore ? Non Jorge Lanata. "Je suis très argentin. Il est très américain. Un Argentin n’irait jamais applaudir une entreprise, comme il l’a fait dans Bowling for Columbine. Et puis Moore n’est pas journaliste. Moi, si".

Jorge Lanata, 45 ans, marié et père de deux filles de 16 et un an, est même le journaliste le plus populaire et l’une des personnes les plus crédibles d’Argentine, selon les sondages. "C’est une espèce d’Obélix qui serait tombé dans la marmite du populaire quand il était petit, explique l’écrivain Martin Caparros. Chaque fois qu’il a une idée de programme, de journal, de revue, ça coïncide exactement avec les attentes du public". Populiste, Lanata ? "Au contraire. Il n’en fait qu’à sa tête. Le truc, c’est que ça marche à tous les coups".

Né le 12 septembre 1960 à Sarandi, une banlieue pauvre de Buenos Aires, l’homme a pondu son premier article à 11 ans. On lui avait demandé à l’école un topo sur un écrivain. Comme il n’avait aucune info, il a cherché son numéro de téléphone dans l’annuaire et l’a interrogé. Une démarche qui ne l’a jamais quitté. "Je suis journaliste parce que je ne sais pas et que je me pose des questions. Si j’avais les réponses, je serais homme politique ou curé". Depuis, hormis quelques boulots ici et là, notamment pendant la dictature militaire (1976-1983) où il travaillait comme garçon de café, Jorge Lanata a toujours conservé sa casquette de journaliste.

Curé ou politicien ?

A 14 ans, il frappe à la porte de Radio Nacional pour demander du boulot. "Je ne voulais pas être journaliste pour raconter le monde, mais pour entrer dans le monde. Quand on est né à Sarandi, des maisons comme celle où je vis - 300 m2 dans un palace de la capitale -, on y entre par la porte de service. Etre journaliste était une manière d’entrer par la grande porte". En 1987, il lance le quotidien Página 12. Il n’a alors que 26 ans. La ligne éditoriale mêle information rigoureuse, humour caustique et photos truquées. Sans pour autant perdre une once de crédibilité. Lanata est convaincu que sa popularité vient du fait qu’il ne ment pas.

Adoré du peuple, il est détesté par le pouvoir. Sa sincérité lui joue régulièrement des tours. Pour lui, les portes de la télévision sont toujours grandes ouvertes. Dans un sens comme dans l’autre. Dernier épisode en date, son licenciement d’une chaîne uruguayenne qui a stoppé la diffusion des Intouchables, programme sur la corruption. Etre viré est presque devenu son image de marque. Il s’en défend : "Mon rêve serait de pouvoir faire un programme tous les jours et qu’on ne m’emmerde pas. Avant, j’étais en colère. Maintenant, je suis triste, parce que ça me paraît injuste, je ne mérite pas ce traitement".

Courant d’air

Alors, Lanata, récompensé par neuf Martin Fierro, (les Sept d’Or locaux), est revenu à ses premières amours : la presse écrite, après une courte incursion dans la réalisation d’un vidéoclip et d’un documentaire [1]

Il est désormais chroniqueur au journal Perfil, est estampillé "progressiste". Mais ses détracteurs l’accusent d’être égotiste. Sa façon de se mettre en scène dans Deuda, un long métrage sur la dette argentine, a provoqué une pluie de critiques. "Je n’ai pas besoin d’apparaître dans un fi lm pour être connu", rétorque-t-il. Homme solitaire qui fuit les activités mondaines, il voudrait pouvoir ne se consacrer qu’à écrire des livres (il est déjà l’auteur de plusieurs best-sellers). "Je ne crois pas qu’il faille publier un journal par jour. Je rêve d’en sortir un de temps en temps, quand il y a vraiment quelque chose à raconter".

[1] Deuda, documentaire d’Andres G. Shaer et Jorge Lanata, 90 mn, 2004.

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