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Contre-capitalisme

Par freretuck
26-04-2012

I - Le Capitalisme

Le fonctionnement capitaliste de la société domine le monde. A chaque instant, des masses astronomiques d’argent sont créées, échangées ou dépensées par des milliards d’individus. La vie économique est devenue le fondement de la vie sociale de toute l’humanité. On est consommateur et salarié avant d’être citoyen. L’argent est devenu le référent universel par lequel se forge une représentation partagée du monde et de son évolution.

I – LE CAPITALISME

Les richesses créées depuis le développement des échanges commerciaux modernes au début du Moyen-âge et plus encore depuis les débuts de l’ère industrielle sont considérables. Elles ont permis à la population de croître et d’élever considérablement son niveau de vie général : le confort matériel a progressivement permis à des centaines de millions d’individus de vivre mieux et plus longtemps que leurs parents.

Et pourtant, le système capitaliste sur lequel repose la base des échanges économiques est en train de s’autodétruire. Son fonctionnement dérive au gré des décisions des acteurs économiques.

Les États et les particuliers s’endettent massivement et souvent s’appauvrissent. Les entreprises cherchent à produire de la croissance, source de richesses et de capital. Les investisseurs accumulent du capital mais de moins en moins pour produire. Ils accumulent pour accumuler davantage. Le système se déséquilibre et court régulièrement de crise en crise, fragilisant davantage les États, sacrifiant les entreprises, appauvrissant les peuples au profit des seuls investisseurs qui tirent les ficelles de l’ensemble du système.

L’économie capitaliste est organisée de manière complexe et mondialisée. Néanmoins, son fonctionnement quotidien peut être décrypté. La circulation du capital peut être représentée pour comprendre la nature des relations économiques entre les principaux acteurs de l’économie et les conséquences financières qui en découlent.

Quatre types d’acteurs économiques interagissent entre eux et font tourner l’économie :
- les institutions publiques, au premier rang desquelles l’Etat et les collectivités ;
- les entreprises, employant les salariés pour créer de la richesse ou capital ;
- les « particuliers », terme générique pour désigner chaque personne dans sa dimension économique (salarié et consommateur) et politique (citoyen) ;
- les investisseurs enfin, fonds d’investissements, banques et assurances qui financent l’ensemble du système en « créant » du capital et en l’accumulant de manière systémique.

Chaque acteur a ses intérêts propres et interagit différemment avec les autres acteurs :

http://idata.over-blog.com/5/92/50/...

Cette représentation de la circulation du capital permet de révéler comment des échanges apparemment équitables (chacun donne et reçoit de tous les autres) sont porteurs d’inégalités.

Les particuliers, les entreprises et l’Etat reçoivent du capital sous forme de prêts ou de crédits de la part d’investisseurs pour se financer, mais en retour doivent le rembourser avec un intérêt. Tout va bien lorsque dans l’intervalle entre le prêt et son remboursement, on a pu développer du capital : les entreprises y parviennent souvent.

En revanche, dès lors qu’aucune richesse n’est créée avec ce capital, que ce soit pour développer des infrastructures et des services publics pour l’Etat, ou quand un particulier s’achète une voiture ou un logement, chacun doit trouver ailleurs les intérêts du prêt : les Etats ont recours à l’impôt, les particuliers travaillent plus et au final tous ont tendance à s’endetter.

Le schéma suivant permet de mettre à jour les processus d’enrichissement entre les principaux acteurs économiques. La tendance à l’enrichissement et à l’endettement pour chaque acteur est représentée par un chiffre en fonction du nombre de type de flux de capitaux qu’il donne et qu’il reçoit des autres acteurs.

http://idata.over-blog.com/5/92/50/...

Les entreprises et leurs salariés, dirigeants et employés, travaillent chaque jour davantage pour assurer une rentabilité dont profitent directement une couche d’investisseurs en voie d’enrichissement accéléré : banques, assurances, fonds d’investissements et dans une moindre mesure rentiers et investisseurs individuels.

Au 19ème siècle, Karl Marx a démontré que la société portait en son sein deux classes sociales aux intérêts irréconciliables : les prolétaires tenus de vendre leur force de travail pour survivre, et les bourgeois (entrepreneurs et rentiers) s’employant à investir des capitaux afin de produire davantage de capital.

De nos jours, les particuliers sont les prolétaires modernes, obligés de vendre leur force de travail afin de survivre, et les bourgeois d’hier sont devenus les investisseurs d’aujourd’hui. Les grandes entreprises leur ressemblent par leurs moyens d’investissement considérables, tandis que les patrons de PME et les petits commerçants ont tendance à s’endetter et travailler davantage pour se développer et permettre aux investisseurs de réaliser des bénéfices par les prêts qu’ils leur consentent.

Ces investisseurs, peu nombreux, souvent invisibles du grand public, toujours discrets, sont les grands gagnants des règles actuelles et continuent de pressurer le système en augmentant les différences de répartition des richesses. Aucun obstacle, ni réglementaire (politique), ni technique (économique), ni idéologique (intellectuel) n’empêche une telle évolution.

Partout, la quête du profit individuel s’impose comme une nouvelle religion au détriment de la recherche de progrès collectifs. La loi du plus fort progresse au détriment de toute notion de justice, de développement durable ou d’épanouissement personnel et collectif. La croissance de la Chine cache mal l’enrichissement réel de l’investisseur, la fragilisation de l’Etat et la précarisation du travailleur chinois. Les émeutes de la faim en Afrique ne sont que le produit de la plus sauvage spéculation financière sur les matières premières agricoles.

Aujourd’hui, le capitalisme semble donc plus que jamais imposer ses règles, mais se révèle néfaste au développement harmonieux et durable de l’humanité. A ce titre, la question de son remplacement par une organisation économique plus efficiente et durable se pose.

A demain,

fraternellement,

Frère Tuck.

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