Social. De gros efforts sont attendus

Dans la grande distribution, on travaille souvent, mais peu. On est mal payés. Et on se blesse beaucoup. Près d’un salarié sur trois travaille à temps partiel, deux fois plus qu’ailleurs. Le salaire mensuel moyen net ? Il plafonne à 881 euros, selon la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), qui rappelle que « presque tous les salariés » sont amenés « à être présents six jours par semaine » sur leur lieu de travail. Le bilan sanitaire présenté par l’Assurance maladie est édifiant. En 2010, plus de 29 000 accidents du travail avec arrêt ont été enregistrés. Soit 2,27 millions de journées de travail perdues ou l’équivalent du personnel de 26 hypermarchés et 237 supermarchés sur une année, calcule la Sécu. « Il y a beaucoup de problèmes de santé. Ce ne sont pas des ‘‘ petits bobos ’’. Les gens n’arrivent plus à travailler. Cela aboutit à la désinsertion professionnelle, décrypte Dominique Baumont, conseiller médical à la Cramif, la Caisse régionale d’assurance maladie d’Ile-de-France. On essaye d’impliquer la grande distribution, mais ce sont des structures où les décisions sont éloignées du terrain. »

Transpalettes ergonomiques

Laure Ginesty, chargée d’études à la Direction générale du travail, rappelle toutefois que des initiatives sont lancées depuis 2009, à l’initiative de l’Assurance maladie. Elle cite notamment l’achat de transpalettes plus ergonomiques ou l’interdiction des charges de plus de 8 kg aux caisses. Mais un rapport du Conseil économique social et environnemental (Cese) a rappelé que ce dispositif a souvent eu pour contrepartie « une intensification du rythme et l’acceptation de modulations horaires ». Il recommande donc aux salariés, faute de mieux, de valoriser leurs acquis en obtenant un certificat de qualification professionnelle. —

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 Et moi, je fais quoi ?

« Mon souvenir le plus précieux, c’est un papy qui m’a parlé trois minutes. On a discuté de la pluie et du beau temps, et, en partant, il m’a serré la main. Ce simple geste a redonné du sens à mon travail. » Ce témoignage d’Anna Sam, ancienne employée d’un E.Leclerc et auteure des Tribulations d’une caissière (Stock, 2008), en dit long sur l’ignorance des clients à l’égard des hôtes(ses) de caisse. Pensez-y en déposant vos articles sur le tapis.