Et si le frelon asiatique arrêtait tout seul sa folle course à la colonisation de l’Hexagone ? C’est ce que suggère une découverte de l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte de l’université de Tours : Vespa velutina souffre en effet de consanguinité, ce qui engendre de graves dérives pour les colonies. Les chercheurs ont montré que, à l’époque où les reines devraient produire des ouvrières, entre le printemps et le mois d’août, 68% des colonies analysées abritent également des mâles, qui, eux, ne sont censés être pondus que dans un second temps, à la fin de l’été.
Il faut dire que le frelon asiatique est arrivé en France en 2004, grâce à l’introduction fortuite et clandestine d’une ou d’un très petit nombre de reines dans un lot de poteries chinoises. Ce très faible nombre d’individus serait à l’origine de la perte de la diversité génétique chez cette espèce. Pour l’instant, le frelon se porte bien en France et engendre des nuisances à la fois chez les apiculteurs et chez les particuliers : le frelon se nourrit en effet en partie d’abeilles et ne boude pas les milieux urbains et périurbains pour y installer son nid. Mais l’arrivée de mâles précoces dans les nids de Vespa velutina ne favorise pas le groupe : ceux-ci ne participent pas aux activités que prennent en charge les ouvrières. Leur présence pourrait donc ralentir les colonies, freiner leur développement et donc la progression de l’insecte vers de nouveaux horizons.
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions