Carton vert à... Findus

Tandis qu’au fond des mers, les ressources se tarissent (75% des stocks de poissons mondiaux sont exploités à leur niveau maximal selon l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), les grandes surfaces vendent du poisson transformé à tour de bras. Mais les consommateurs sont de plus en plus sensibles au respect des équilibres naturels. Le roi du pané Findus a donc compris qu’à long terme, la pêche durable était une question de survie commerciale.

Le virage a été pris il y a sept ans. Le groupe a commencé à faire évaluer ses approvisionnements en écoutant un comité de pilotage composé de scientifiques et d’ONG. Celui-ci a décidé, en 2006, de suspendre pour deux ans ses achats de cabillaud de mer du Nord à cause de stocks jugés insuffisants.

Aujourd’hui, Findus est la seule marque qui commercialise en France des produits sous le label d’origine britannique MSC, de réputation internationale. Un tiers de sa gamme est concerné, dont le célèbre bâtonnet « Croustibat ». Le reste des produits doit se conformer à un programme « maison » de respect des ressources marines.

Faire basculer la filière dans le MSC

Le groupe ne s’arrête pas là. Avec d’autres professionnels de la pêche, il tente de faire basculer la filière, notamment en finançant la labellisation MSC de pêcheries françaises. But de l’opération : banaliser le durable pour éviter de tomber sous le coup de la liste noire développée par le WWF. L’ONG avait classé en 2007 les espèces en trois rubriques : « à privilégier, à consommer avec modération, et à éviter ».

Reste que le surcoût généré par ces démarches éco-responsables atteint 20%, et que Findus le répercute sur ses prix de vente (en moyenne 50% plus cher que les autres marques).