Crime contre l’humanité, crime de guerre, génocide et bientôt… « écocide » ? Le mouvement citoyen Arrêtons l’écocide sur terre, initiative européenne devenue mondiale en 2014, milite pour que les atteintes à l’environnement « ayant pour résultat de menacer les conditions de vie sur Terre pour les générations actuelles et futures » soient jugées devant la Cour pénale internationale (CPI). Ce projet, matérialisé par une proposition de 17 amendements, est né du constat d’un vide juridique. « D’une absence de recours pour les victimes et d’une impunité des décideurs », résume Georges Menahem, sociologue et membre du mouvement. A l’inverse, si l’écocide devenait un crime, « la catastrophe de Bhopal en Inde (accident industriel survenu en 1984, ndlr), l’agent orange de Monsanto (herbicide employé lors de la guerre du Vietnam, ndlr) pourraient passer devant les tribunaux », détaille-t-il. Sans oublier les activités qui détraquent le climat. Les 90 multinationales responsables de plus des deux tiers des émissions – Exxon, Chevron et BP en tête – n’auraient plus les mains libres. L’ONG entend donc profiter de la COP21 pour faire avancer cette idée de justice climatique. A cette occasion, un Etat membre de l’ONU, peut-être les Maldives ou le Vanuatu, remettra officiellement la proposition à Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations unies. Au même moment à Paris, un tribunal international des droits de la nature doit statuer sur la pollution causée par Shell au Niger, ou Texaco (devenu Chevron) en Equateur. Ces procès, aujourd’hui à la portée toute symbolique, pourraient demain être perçus comme des répétitions générales. —
-
Terra eco
-
Terra eco
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions