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27-04-2009

Fabrice Flipo : " Les technos vertes manquent d’utopie "

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Fabrice Flipo est maître de conférences en philosophie à Télécom Ecole de management
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« Le secteur des télécoms a très récemment découvert qu’il n’était pas aussi “ dématérialisé ” qu’il le pensait. Il utilise des quantités considérables d’énergie, entre 7 % et 13,5 % de la consommation électrique française, tout de même. Il exploite des ressources rares : il est à l’origine de 30 % de la demande mondiale d’argent, 12 % d’or, 30 % de cuivre, et jusqu’à 80 % de ruthénium ou d’indium, selon des chiffres 2007 d’Umicore, l’un des leaders mondiaux des matériaux. Enfin, les Technologies de l’information et de la communication (TIC) nécessitent des produits toxiques : retardateurs de flamme bromés, phtalates ou béryllium. La pression des associations écologistes a largement contribué à cette prise de conscience. Greenpeace a publié, dès 2005, un rapport pointant les problèmes du secteur.

Mais les associations n’ont pas l’exclusivité du sujet. Après des décennies de frilosité, la France, avec le Grenelle, s’est enfin autorisée à parler ouvertement d’écologie. Et surtout la réglementation s’est chargée de pousser les constructeurs à agir. Les annonces séduisantes se sont multipliées. L’association The Green Grid cherche à promouvoir des centres de données “ verts ”. Google veut refroidir ses fermes de calcul avec de l’énergie de la mer ou les implanter dans des zones plus froides. Orange collabore avec le WWF pour évaluer la qualité environnementale des terminaux distribués. Un terme a même été officiellement agréé : les EcoTIC ou “ Green IT ”  [1] en anglais.

Cantonnée à la poubelle

Ce Green IT est avant tout une préoccupation sectorielle, dont l’un des buts est de rassurer le consommateur, et non de l’impliquer ou de lui faire changer ses habitudes. La seule chose qui lui est demandée est de trier ses déchets… Cette requête est tellement timide que le pictogramme sensé la matérialiser (une poubelle barrée) se niche souvent au sein de dizaines d’autres, voire dans des endroits inaccessibles (derrière les batteries) !

Le développement durable, ce n’est pas faire la même chose en plus vert mais faire autre chose : voilà ce qui semble assez difficile à comprendre. Autrement dit, optimiser les processus existants, tendre au zéro gaspillage, etc., ne suffira sans doute pas. Le développement durable, c’est bien plus que cela : c’est répondre à l’interrogation légitime quant à l’avenir, en particulier de la part des plus vulnérables. Le processus en cours, de nature gestionnaire, doit donc prendre un tour plus politique. Ce dont nous avons besoin, c’est d’utopie, et non de savoir trier les déchets ! » 


FABRICE FLIPO EN 4 DATES

29 mai 1972 Naissance

15 juin 1995 Diplôme de génie mécanique

31 octobre 1995 Rejoint la Syrie en bicyclette

2 novembre 2002 Doctorat en philosophie des sciences et techniques, sur la question de la justice dans les changements climatiques

[1] Information Technology

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