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Exilés de Libye : qui sont-ils ?

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Exilés de Libye : qui sont-ils ?
(Légende photo : Des Bangladais attendent un rapatriement à la frontière egyptienne. Crédit photo : F.Noy/HCR)
 
5 à 6 000 personnes continuent de fuir la Libye chaque jour. Ce sont essentiellement des travailleurs migrants désireux de rejoindre leur pays. Mais les moyens manquent...
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A la frontière de la Tunisie, de l’Egypte, du Niger et l’Algérie mais aussi du Soudan, les hommes et les femmes se pressent toujours. Au rythme de 5 à 6 000 par jour estime l’Organisation internationale pour les migrations. « Mais ce n’est plus tout à fait l’hémorragie qu’on a connu il y a deux ou trois semaines quand 12 000 personnes passaient chaque jour la frontière tunisienne », tempère Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l’OIM. 

Qui sont-ils ?

En quelques semaines, voire quelques jours, la situation a changé et les cohortes d’exilés ne sont plus tout à fait les mêmes. « Quand la pression sur Benghazi se resserrait et que le colonel Kadhafi annonçait qu’il ne ferait pas de quartier, certaines familles libyennes s’étaient dirigées vers la frontière. Depuis avec les frappes aériennes, on nous dit que l’étau s’est un peu desserré. Les gens sont repartis, souligne le porte-parole de l’OIM. Quand une famille part, elle laisse derrière elle sa maison, ses possessions. S’il y a une amélioration, elle essaye de revenir, ne serait-ce que pour éviter les pillages. »

Alors qui sont les migrants qui continuent de rejoindre les frontières du pays ? Essentiellement des travailleurs venus trouver du travail en Libye avant la crise. Certains sous contrat, d’autres engagés dans l’économie informelle, sans papiers officiels, ni traces laissées auprès de leur ambassade. Leur nombre reste flou. On estime la foule de ces travailleurs migrants entre 1 à 1,5 million d’âmes. Aujourd’hui, 350 000 personnes auraient déjà quitté la Libye, majoritairement par les portes tunisiennes et égyptiennes.

Mais « ce n’est pas une crise de réfugiés, malgré ce que certains médias en disent, précise Jean-Philippe Chauzy. Il ne s’agit pas de gens qui demandent une protection mais de gens qui veulent rentrer chez eux. Du coup, les camps que nous installons sont des camps de transit. Nous ne sommes pas dans un schéma de protection de population mais d’assistance au retour. »

Que faire ?

Assistance au retour. C’est là que les choses se compliquent. Si certains pays comme l’Europe ou la Chine envoient sans tarder des avions pour rapatrier leurs ressortissants, d’autres comme le Bangladesh, le Burkina Faso, le Mali ou le Nigeria n’ont pas forcément les moyens d’affréter des avions.

C’est là que l’OIM ou le Haut commissariat aux réfugiés interviennent. Au début de la crise, les organisations paraissaient dépassées par l’afflux. Le 17 mars l’IRIN, le service d’analyse des affaires humanitaires des Nations Unies racontait les jours d’attente, parqués dans le camp tunisien de Choucha. Depuis, selon l’OIM, la situation s’est bien améliorée. « Il y a des vols d’évacuation 7 jours sur 7, la situation est bien huilée », raconte Jean-Philippe Chauzy.

La difficulté se trouve ailleurs. Car les rapatriements coûtent cher. En moyenne 1 000 dollars par tête, si l’on compte le bilan médical, la nourriture, l’acheminement vers l’aéroport, le vol, la prise en charge à l’arrivée... Or les fonds tardent à se renouveler. « Si on regarde nos livres de compte, on voit qu’on se rapproche de la ligne rouge. En milieu de semaine prochaine il faudra refaire un appel pour rappeler aux bailleurs de fonds qu’on a besoin d’argent », précise Jean-Philippe Chauzy. « Nous n’avons pas assez de fonds pour rapatrier tout le monde », opine Sybella Wilkes du HCR.

Le cas des réfugiés

Mais parmi les hordes de déplacés il y a aussi des réfugiés Erythréens ou Somaliens. 8 à 10 000 selon les chiffres du Haut Commissariat pour les réfugiés. « Chaque jour nous recevons des coups de fil alarmants essentiellement de Somaliens et d’Erythréens. Ils disent qu’ils sont chassés, piégés et qu’ils manquent de nourriture. Ces populations sont confondues avec des mercenaires de Kadhafi ou sont considérées comme de possibles candidats au recrutement. Ils sont clairement dans une position très vulnérable », raconte Sybella Wilkes, porte-parole du HCR.

Et lorsqu’ils parviennent à rejoindre les frontières, ils ne savent où aller. « Quand vous venez de Somalie ou d’Erythrée, vous fuyez déjà les persécutions. Rentrer chez vous n’est pas une option. L’Italie a fait un pas pour évacuer deux groupes d’Erythréens de Tripoli. C’est un acte noble que nous encourageons. » Mais où seront-ils envoyés ? « Ils vont aller vers les pays traditionnels de réinstallation. Les Etats-Unis par exemple accueillent un grand nombre de réfugiés somaliens », souligne Jean-Philippe Chauzy. Ce vendredi, la Commission européenne devait réunir les ministres de l’Intérieur des 25 pour imaginer un programme de réinstallation.

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