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27-09-2011
Mots clés
Alimentation
Agriculture
France

Et si vous vous éclairiez au melon ?

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Et si vous vous éclairiez au melon ?
(Crédit photo : Scott Bauer/USDA)
 
Non il ne s'agit pas de glisser une bougie faiblarde dans le creux d'un fruit évidé. Mais de pomper de l'énergie au dessus d'une cuve de cucurbitacées en décomposition. Bienvenue à l'usine de biométhanisation de melons.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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A Moissac, dans le Tarn et Garonne, produire de l’électricité à partir de melons c’est possible depuis le 16 septembre. Là, une entreprise de production dirigée par la famille Boyer a installé un nouveau bâtiment sur ces terres. Dans ces entrailles, un procédé industriel breveté par la société belge GreenWatt se charge de méthaniser les melons immangeables.

En clair, la famille Boyer envoie tous les fruits abîmés, attaqués par les champignons ou rongés par les vers vers un broyeur. En sort une jolie purée de melons. Le mélange se dégrade ensuite dans une cuve où il forme un jus acide. « C’est le même jus marron que vous avez dans le fond de votre bac à légumes quand vous laissez trop longtemps votre salade ou vos carottes », explique, pédagogue, Sylvain Panas, directeur général de GreenWatt ingénierie. Celui-ci passe ensuite dans une seconde cuve où il est mis en contact avec des bactéries méthanogènes. Au dessus, de grandes bâches récupèrent le biogaz issu de la méthanisation, gaz qui est ensuite envoyé vers un cogénérateur – en clair, un moteur - qui produit chaleur et énergie. Les résidus serviront, eux à faire du compost.

150 foyers éclairés au melon

Du coup, les avantages sont nombreux pour la société Boyer. Plus besoin d’abord de se soucier de l’avenir de ses déchets. Les 600 tonnes mensuelles de fruits abîmés sont directement envoyés vers la nouvelle centrale. De quoi économiser sur les coûts de transport liés à l’acheminement du rebut et à son traitement. De quoi soulager aussi la planète en réduisant la quantité de CO2 émis par les camions ou les processus d’épandage. Mais ce n’est pas tout. « Nos clients deviennent aussi des producteurs d’énergie renouvelable, précise Sylvain Panas. C’est une source de profits et de la valeur ajoutée pour une filière des fruits et légumes plutôt en difficulté aujourd’hui. » Grâce à sa nouvelle centrale, Claude Boyer pourra ainsi alimenter l’équivalent de 150 foyers en électricité et utiliser la chaleur pour protéger ses employés des frimas hivernaux et chauffer son eau chaude. Or, de l’eau chaude, l’entreprise en utilise. « Tous les fruits sont reçus dans des caisses en plastique. Ces caisses doivent retourner propres aux champs pour éviter la contamination. Elles sont donc nettoyées à l’eau chaude », précise Sylvain Panas.

Des économies, Claude Boyer en fera donc à coup sûr, selon l’homme de GreenWatt. « L’usine de méthanisation coûte 1,5 million d’euros, dont la moitié est payée par des subventions, nous pensons qu’elle sera rentabilisée en 5 ans. » En plus des économies réalisées (environ 150 000 euros par an), Claude Boyer peut désormais compter sur un compost organique précieux pour fertiliser ses champs. Et envisagerait aujourd’hui de passer sa production au bio.

Melons en été, pommes et poires en hiver

Pendant ce temps, GreenWatt voit son avenir en grand. Car si la méthanisation des déchets organiques – notamment les déjections animales – existe déjà à grande échelle, celle des « végétaux seuls » est son précarré grâce à son brevet. Avant Moissac, la société avait déjà installé une usine en Belgique pour traiter des racines d’endives. Elle travaille désormais sur deux autres sites destinés à produire de l’électricité à partir de maïs et de carottes. « Nous avons calculé que si nous méthanisions tous les déchets de la filière fruits et légumes sur le territoire français, nous pourrions avoir 9000 installations ». Et pas besoins pour cela de grandes exploitations. Des petits producteurs pourraient utiliser une centrale commune quitte à se partager les bénéfices créés. D’ailleurs, du côté de Moissac, Claude Boyer a déjà prévu de mettre son usine à disposition cet hiver. Car des melons, il y en aura beaucoup moins avec la venue des frimas. « Il traitera les déchets de pommes et de poires venus de deux exploitations proches, ça rendra service à ses voisins », souligne encore Sylvain Panas.

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