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9-09-2004
Mots clés
Social
Société
France

Et la confiance, bordel ?!

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Le dernier opus du Centre des jeunes dirigeants aspire à l'instauration d'une "société de confiance" entre patrons et salariés. Problème : les efforts sont surtout réclamés aux salariés.
SUR LE MÊME SUJET

Centre des Jeunes dirigeants, Vers un libéralisme responsable, Editions d’Organisation, 243 pages, 18 euros.

Depuis toujours, on sait gré au Centre des jeunes dirigeants (CJD) de privilégier une approche humaniste des relations au travail (lire Terra economica numéro 18). Les "44 propositions pour une entreprise plus humaine" qu’il développe dans son dernier ouvrage ont donc tout pour recueillir notre intérêt. On passera sur les quelques scies patronales bien connues qui ouvrent le livre (lourdeurs de la paperasserie, archaïsme de l’administration...), vite contrebalancées par quelques analyses joliment inattendues.

Par exemple, à propos de la prétendue perte d’attractivité de la France, le CJD note que "près des trois quarts des investissements étrangers directs dans notre pays se [font] sous forme de fusions et d’acquisitions", lesquelles conduisent "souvent à la destruction d’emplois". Plus loin, on lit que "les pays riches ne peuvent plus continuer à prospérer sur le dos des pays pauvres" et qu’un plan Marshall en direction du Sud est nécessaire ; que bien des subventions versées aux entreprises sont inutiles et clientélistes ; qu’en économie, la coopération est préférable à la compétition ; et même qu’il faut interdire les paradis fiscaux. Bref, un discours que les altermondialistes d’Attac ne renieraient pas !

Naïveté ?

Mais dès qu’on entre dans le concret, il y a comme un malaise. Le CJD réclame que le droit du travail et les conventions collectives - évidemment "rigides" - soient en partie supplantés par une culture de contrat entre patrons et salariés. Que les droits des travailleurs soient renégociés périodiquement pour "s’adapter aux réalités du terrain". Que les CDD soient remplacés par des "missions", plus flexibles, etc. Le plus perturbant est que le Centre accole à toutes ces propositions un formidable esprit de négociation, de solidarité et de loyauté entre les deux parties.

Après tout, "certains jeunes ne comprennent pas pourquoi on leur interdirait de travailler le dimanche". C’est comme si soudain, les tensions entre employeurs et salariés avaient disparu. Comme si la flexibilisation et la précarisation accrue des travailleurs depuis 20 ans, comme si leur désyndicalisation massive, comme si la hantise du chômage n’existaient pas. Le CJD ne connaît ni Vilvoorde, ni Marks & Spencer, ni Métaleurop. Il pense que les ouvriers de Bosch ont décidé de leur plein gré de renoncer aux 35 heures et qu’un jeune précaire a la possibilité de choisir - ou de refuser - de travailler le dimanche. "Est-il encore possible, aujourd’hui, de considérer systématiquement le salarié comme irresponsable de ses actes contractuels, au prétexte du lien de subordination qui le lie à son employeur ?", questionne le Centre. On mettra cet étonnement sur le compte de la naïveté...

Lien de l’article :
Le site du Centre des jeunes dirigeants

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