Stéphane Hallegatte est économiste au CIRED (Centre international de recherche sur l’environnement et le développement) et ingénieur climatologue à Météo-France.
Terra eco : Nous arrivons au terme de la campagne. Que regrettez-vous ?

Pensez-vous qu’il y a quelque chose à sauver dans cette campagne ?
Encore une fois, j’estime que des choses ont avancé pendant cette campagne. Des faux débats et de petites questions l’ont émaillée mais ils n’ont pas vraiment pris dans l’opinion. A l’inverse, de vrais débats ont été posés sur la table. Je pense notamment aux accords européens sur la croissance. Les positions des principaux candidats étaient très éloignées au début de la campagne et chacun a avancé depuis.Quel est à votre sens le ou les défis urgents du prochain quinquennat ?
Il faut réussir à faire comprendre que l’environnement n’est pas un luxe que l’on se permet quand on en a les moyens ou quand tout va bien. Au contraire, il offre des solutions dans chacun des grands débats. Par exemple, les candidats devront s’attaquer au manque de logements en France. Et bien il faudra rappeler que nous devons certes construire plus mais qu’il faudra aussi construire mieux et au bon endroit, c’est-à-dire construire des logements qui consomment moins et qui sont accessibles en transport en commun. De même les candidats se sont engagés à une réforme fiscale, quelque chose de rare. Mais il ne faudra pas négliger ce que les taxes environnementales peuvent apporter : taxer l’énergie, c’est taxer moins le travail. C’est donc favoriser une économie plus efficace en terme énergétique et plus créatrice d’emplois. Dans tous ces domaines, il ne faudra pas rater le train de l’après-élection.
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