En direct de Terra eco

Entre 10 et 20. La rédaction de Terra eco – enfin ce qu’elle compte de têtes pensantes en ces mois d’été désertés – s’est exprimée. Elle affirme acheter – hors sous-vêtements et chaussettes – une quinzaine de vêtements neufs en moyenne par personne et par an. Si peu ? Certains, amateurs de vide-greniers et de friperies, font moins. D’autres tirent au contraire la moyenne vers le haut, la faute à leur amour immodéré des T-shirts affichant des cassettes audio (allez savoir). Honnêteté ou aveuglement ? Sauf à scruter le fond des armoires, impossible de trancher. Mais si l’on se dit raisonnable à Terra eco, on avoue ignorer d’où vient ce joli top ou ce pantalon avachi d’avoir été trop porté. Alors on a lancé notre plus fin limier sur la piste de nos T-shirts, depuis les champs de coton africains jusqu’aux usines de textile asiatiques, du magasin à nos épaules frêles. A la rédaction, on a regardé autrement nos silhouettes emmaillotées. Nos fringues neuves ont pris de la patine, comme un vieux routard se ride au fil de son périple, et leur surface immaculée, la couleur jaunie de la sueur des autres. On ne pourra plus dire qu’on ne savait pas. —