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31-08-2009
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Société
Santé
Sciences
Monde

Echantillon de maladies à sang chaud

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Avec le réchauffement climatique, certains fléaux pourraient trouver un nouveau souffle. De l'intoxication alimentaire à la maladie du sommeil, passage en revue.
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LES INTOXICATIONS ALIMENTAIRES

Environ un cinquième de la population européenne est victime d’infections alimentaires chaque année. Selon les différents pays, la prévalence de la maladie augmente de 5 % à 10 % chaque fois que la température moyenne hebdomadaire monte, elle, d’un degré. Un rapport européen prédit 20 000 cas supplémentaires par an en 2030 et entre 25 000 et 40 000 en 2080.

LES CHOCS THERMIQUES

Dès 2050, on nous annonce une canicule un été sur deux ! Celle de 2003 s’est soldée par 70 000 décès supplémentaires en Europe, dont 20 000 en France, selon des chiffres de l’Inserm en 2007. Les projections européennes tablent sur 86 000 morts supplémentaires par an dans la période 2071-2100 par rapport aux moyennes de 1961-1990. En France, un plan de surveillance national a déjà été mis en place. « Son efficacité a été vérifiée en 2006, mais la vigilance peut retomber. Il faut réussir à transformer la prévision météo classique en prévision de risque pour la santé », expose le scientifique Jean-Pierre Besancenot.

Facteurs aggravants : le vieillissement de la population, l’urbanisation et la pollution atmosphérique.

LES ALLERGIES

En France, 50 % de la population pourrait en souffrir dès 2010. En 2005, une étude européenne, menée sur la pollinisation du bouleau, un aéroallergène très dépendant de la température, témoigne de sa plus grande précocité. « A Zurich, dans les premières années de la décennie 1980, le début de pollinisation avait lieu à la mi-avril. Depuis l’an 2000, il se produit à la fin mars. On a donc “gagné” entre quinze et vingt jours en seulement vingt ans », explique Mohamed Laaidi, l’un des chercheurs qui a travaillé sur cette étude portant sur dix villes de sept pays. L’enjeu de celle-ci : mettre à jour les calendriers polliniques, car ce sont des repères indispensables des allergologues.

Facteur aggravant : la pollution atmosphérique.

LA LEISHMANIOSE

Cette maladie parasitaire peut prendre deux formes, cutanée ou viscérale – plus grave. Elle progresse du bassin méditerranéen vers le Nord. En France, il existait quatre foyers traditionnels : les Cévennes, Marseille, les Alpes-Maritimes et la Corse. Aujourd’hui, les scientifiques ont identifié un foyer important dans le triangle Andorre-Lyon-Nice. La température est directement liée à l’activité des petits moucherons, appelés phlébotomes, qui transmettent cette maladie, notamment aux chiens. Plus de 90 % des cas mondiaux de leishmaniose viscérale se rencontrent en Inde, au Bangladesh, au Népal, au Soudan et au Brésil. Plus près de nous, la maladie est présente en Suisse, en Belgique, en Allemagne et au nord de la Croatie, et est annoncée au Royaume-Uni pour 2030. Seuls quelques dizaines de cas humains sont recensés chaque année en France.

Facteurs aggravants : modifications humaines du milieu et péri-urbanisation.

LA FIÈVRE À VIRUS WEST NILE

Ce virus d’oiseaux peut migrer vers les mammifères – hommes et chevaux – via les piqûres de moustiques. Il a touché la Camargue dans les années 1960 et le Maghreb, Israël, la République tchèque dans les années 1990. Quelques cas humains ont été signalés dans le Var en 2003. Les scientifiques s’interrogent sur l’influence que pourrait jouer le changement climatique sur la migration des oiseaux, puis la dissémination du virus en Europe. Une équipe de chercheurs français a étudié de près les voyages du héron garde-bœufs qui hiverne en Afrique du Nord, lieu de circulation du virus. Ce volatile remonte désormais beaucoup plus loin vers le Nord : lui qui passait habituellement l’été en Camargue se pose maintenant jusqu’en Belgique. Paradoxalement, le réchauffement climatique pourrait constituer une bonne chose contre ce virus : si les oiseaux passaient leur hiver sur la rive européenne de la Méditerranée, ils ne seraient plus en contact avec les zones à virus.

LES FIÈVRES HÉMORRAGIQUES AVEC SYNDROME RÉNAL

Plusieurs milliers de cas sont signalés chaque année et la maladie est en recrudescence en Europe de l’Ouest. Cette sorte de grippe, assez grave, est transmise à l’homme par les rongeurs via leur salive ou leurs déjections. En Europe du Nord, la diminution de la couverture neigeuse a des conséquences. « Un réchauffement des températures précoce entraîne la fonte de la neige et des igloos des rongeurs. Leurs terriers étant inondés, ils cherchent d’autres abris pour survivre : les granges, les greniers… », souligne Renaud Lancelot, du Cirad.

Facteur aggravant : les loisirs et balades en forêt.

LE PALUDISME

Malgré les quelques milliers de cas annuels de paludisme « importés » par avion, il n’y a aucun risque d’épidémie. « On a réussi à casser le cycle épidémiologique grâce aux médicaments. Aujourd’hui, compte tenu du réseau de surveillance existant, le risque est infime, voire nul », souligne Renaud Lancelot. Eradiqué en Europe il y a moins de cinquante ans, le palu est avant tout une maladie de la pauvreté, hausse des températures ou pas. En Europe, les chercheurs se montrent plus inquiets pour des régions en proie à des crises socio-économiques qui affaiblissent leurs systèmes de santé et de surveillance : l’ancienne Union soviétique ou le pourtour de la mer Noire, par exemple.

Facteurs aggravants  : les voyages internationaux et les systèmes de santé défaillants.

LA MALADIE DU SOMMEIL

Transmise aux hommes et aux animaux par la mouche tsé-tsé, cette maladie n’a pas de vaccin. Touchant surtout l’Afrique, elle affecte 50 000 à 70 000 personnes par an. Selon une étude de l’Institut de recherche pour le développement parue en juin, les mouches tsé-tsé quitteraient la savane détériorée par les sécheresses et les activités humaines. Elles se réfugieraient alors dans les villes, menaçant des zones à forte croissance démographique comme Abidjan (Côte-d’Ivoire), Dakar (Sénégal) et Kinshasa (RDC). —

Illustration : Steven Burke

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