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22-02-2007

Du libre-échange ? Oui mais pas trop

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A l'OMC, les débats entre Nord et Sud n'aboutissent pas. L'économiste Bernard Salanié propose sa solution.
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  • Par Bernard Salanié* : Du libre-échange ? Oui mais pas trop

    Lorsque les petits pays (ou, maintenant, les plus grands comme l’Inde ou le Brésil) se plaignent de ce que les institutions qui régissent le commerce international sont biaisées contre eux, les Grands, les Etats-Unis et l’UE au premier rang, ont beau jeu de leur rappeler que chaque pays ne dispose que d’une voix à l’OMC et que les procédures y sont strictement égalitaires. C’est exact, bien sûr ; et ce n’est pas tant l’OMC que l’hypocrisie desdits Grands qui créent des obstacles cachés aux exportations des pays pauvres. Ce billet publié sur Telos-EU par Olivier Cadot et Jaime de Melo nous le rappelle utilement : au-delà des accords sur les grands principes, c’est la facon de les mettre en oeuvre qui pose problème. Pour prendre une analogie "intérieure", le commerce mondial a sa Constitution et même sa Cour Suprême (l’OMC), il a ses lois (les accords conclus), ses décrets d’application (les protocoles), mais hélas aussi les directives d’interprétation que les signataires prennent sans guère de contrôle.

    Parfois, c’est au niveau des "lois" elle-même que le bât blesse. L’Union Européenne (et le gouvernement francais ultra pares) ne manque pas une occasion de rappeler sa valeureuse initiative "tout-sauf-les-armes"... qui a pris grand soin d’exclure, dans l’immédiat qui se prolonge, les importations des produits les plus "sensibles", dont la libéralisation aurait un bénéfice considérable pour les pays pauvres.

    Selon les annonces faites à Hong Kong dans le cadre d’un "cycle de Doha" bien mal en point, tout le monde serait d’accord ou presque pour que les pays en voie de développement puissent exporter vers les pays riches en toute franchise de droits et de quotas sur 97% des lignes tarifaires. Pour le profane, il devient difficile de comprendre pourquoi on n’arrive pas à un accord quand c’est déjà fait a 97%... le problème, bien sûr, c’est que les exportations des pays pauvres sont concentrées sur les 3% restants. A contrario, les résistances aux Etats-Unis et surtout en Europe (et en France !) risquent de remettre en cause un tout petit 1% des lignes portant sur les exportations agricoles ; mais selon certaines estimations, l’exclusion de ces 1% suffirait à réduire les gains espérés des pays pauvres d’un tiers.

    Le manque d’expertise économique et juridique dans les pays pauvres nuit à leur capacité à défendre leurs intérêts dans des enceintes comme l’OMC. Les ONG (désolé pour les acronymes) tentent d’y remédier ; mais à lire leur prose, elles tendent à attirer par essence des militants dont le coefficient d’indignation morale est élevé. L’extraordinaire travail que beaucoup d’entre elles font sur le terrain a ainsi parfois du mal à se convertir, à Genève et autres lieux où ces questions se débattent, en une pression efficace sur les points souvent très techniques qui font ou défont les effets des accords.

    Voici donc une proposition : qu’une partie de l’aide au développement des gouvernements riches aille à un fonds d’expertise auquel les pays pauvres pourraient recourir à faible prix (pas nul, jamais nul !). Ce fonds devrait bien sûr être administré en toute indépendance des pays donateurs, ce qui suppose qu’ils s’engagent de manière durable sur un financement minimal. (Et je m’engage quand à moi à ne pas bénéficier de cette manne...)

    * Bernard Salanié est professeur d’économie à l’université de Columbia (new York) et à l’Ecole Polytechnique (Palaiseau). Retrouvez cet article sur son blog L’économie sans tabou

    21.02 à 16h44 - Répondre - Alerter
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