Des sacs à filer le coton

L’idée a germé dans sa tête en 2004 au retour d’une mission avec Médecins du monde en Ouganda. Françoise Brinquin est alors effarée de constater que la plupart des magasins bio de sa ville proposent des sacs plastique. La trentenaire décide de se lancer sur le marché encore vierge du sur-mesure avec sa société les Mouettes vertes.

Fabriqués en coton biologique et biodégradables, les cabas publicitaires, les étuis à cosmétiques et les trousses à crayons collectionnent les kilomètres. « Mon premier choix était la Turquie, se souvient la fondatrice. Mais une fois sur place, je n’ai pas trouvé d’atelier “ propre ” et respectueux de ses travailleurs. » Quitte à bourlinguer, la voilà partie pour l’Inde. Là-bas, dans l’Etat du Gujarat, elle met en place sa filière.

Du groupement de fermiers à l’usine de confection de Bombay, elle pose un regard sans concession sur le respect des normes environnementales et sociales [1]. Le coton est cultivé par un groupement de 500 fermiers bio, créé en 1999, dans la région de Surendranagar. Ceux-ci font alterner cultures de coton, de sésame, de lentilles et d’épices afin de maintenir la fertilité de leurs terres.

Du côté de l’atelier de confection, une charte très stricte interdit la discrimination des salariés selon leur ethnie ou de leur caste, pratique pourtant courante en Inde. « Nous pouvons faire du volume, mais nous préférons travailler avec des groupes comme Nature & Découvertes. »

Avec 300 000 sacs fabriqués par an, la créatrice a constaté une nette évolution de l’attitude de ses clients : « Aujourd’hui, les professionnels sont convaincus. Il y a deux ans, il fallait faire du forcing. »