« On est submergé par les déchets radioactifs », déplore Michel Marie, animateur du Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs. Cette réaction fait suite au lancement de la recherche de site pour le stockage des déchets de faible activité à vie longue (FA-VL). Cet appel à candidature vient d’être envoyé à 3115 communes par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA).
D’une durée de vie d’au moins 5000 ans, les FA-VL sont des déchets peu radioactifs mais qui le restent longtemps. Leur volume total est estimé à 170 000 m3. Comme l’ouverture du centre n’est pas prévue avant 2019, la plupart d’entre eux sont pour l’instant « entreposés sur leurs sites de production ou sur des sites d’utilisation historique », souligne l’Andra.
Manque de transparence
La démarche se veut « ouverte et progressive, basée sur le volontariat des collectivités locales », déclare l’Andra. Mais pour le réseau "Sortir du nucléaire" et le Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs, cette méthode n’est nullement transparente. « Nous n’avons toujours pas la liste des communes concernées », s’insurge Michel Marie. Pour l’Andra, « c’est une question de bon sens, on laisse l’opportunité aux maires d’avoir la priorité de l’information. Mais si un habitant se demande si sa commune a été contactée, il peut nous appeler et nous lui répondrons. De toute façon, la liste sera connue avant le 31 octobre prochain », date avant laquelle les maires devront se porter candidat ou non.« On ne présente aux élus que les aspects positifs. C’est plus facile de les appâter avec des emplois et de l’argent à la clé », ajoute Michel Marie, choqué que tout ça se fasse en catimini. L’Andra rétorque qu’ils ne cherchent rien à cacher. Pour eux, c’est l’occasion de créer « un véritable projet de développement pour leur territoire ».
Vingt départements concernés
Seule précision : les communes sont réparties sur une vingtaine de départements, dont le sous-sol est apparemment favorable au centre de stockage, c’est-à-dire doté d’« une formation sédimentaire argileuse ou marneuse, d’une épaisseur supérieure ou égale à 50 mètres », indique l’Andra. L’argile est imperméable et permet en effet de confiner plus longtemps les déchets. Voir la carte géologiqueL’enfouissement ? « Tout simplement une folie vis-à-vis du futur », s’indigne Michel Marie. Le problème ? « le risque d’une contamination des nappes phréatiques. » Par ailleurs, la fuite radioactive dans une ancienne mine de sel, reconvertie en centre de stockage à Asse en Allemagne, « montre bien que l’enfouissement n’est pas une solution. » Voir l’article Fuite radioactive en Allemagne. L’Andra précise pour sa part que « le stockage dans les mines de sel en Allemagne, n’a rien à voir avec le stockage en France. » Michel Marie, lui, est radical : « Malheureusement, aucun pays "nucléarisé" n’a de solutions. »
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