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29-11-2012
Mots clés
Politique
France
Interview

Crise à l’UMP : « L’élection présidentielle écrase tout au sein des partis »

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Crise à l'UMP : « L'élection présidentielle écrase tout au sein des partis »
(Crédit photo : World economic forum - Medef - flickr)
 
Le politologue Rémi Lefebvre analyse les affrontements violents à la tête des partis français comme une conséquence de la présidentialisation de notre système politique.
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Rémi Lefebvre est politologue, spécialiste du Parti socialiste et auteur du livre « Les primaires socialistes : La fin du parti militant » (Raison d’agir, 2011).

Terra eco : L’élection à la tête de l’UMP a tourné à la guerre entre François Fillon et Jean-François Copé. Avant cela, les primaires écologistes de 2011 avaient été particulièrement violentes, et le PS avait connu une crise de même nature lors du congrès de Reims. Les partis politiques sont-ils en crise ?

Rémi Lefebvre : Je n’aime pas le vocable de crise, qui traduit un événement passager et est trop utilisé en ce moment. Il ne convient pas, parce que l’existence des partis n’est pas remise en cause. Ce sont eux qui structurent la vie politique. Sans parti, il n’y a pas de démocratie. Par contre, leur rôle a complètement changé. Au départ, ils avaient trois fonctions : la définition des programmes politiques, l’intégration sociale des militants et la sélection les candidats. Ces trois fonctions sont affaiblies, puisque les partis ne sont plus des organes de militants mais des organes d’élus, puisque les programmes sont de plus en plus définis en externe par des think-tank et parce que la sélection des candidats se fait de plus en plus par des primaires. Finalement, les partis sont devenus des machines électorales professionnelles, qui se doivent d’être des marques dans le marché politique national.

Comment ces changements sont-ils vécus à l’échelle locale ?

C’est exactement pareil. Le PS est l’exemple type du parti de militants devenu un parti d’élus locaux, une machine à gagner des élections locales. L’UMP a toujours été un parti de notables et d’adhérents plus que de militants, destiné à gagner des élections et à désigner un leader présidentiel. Mais ce parti a perdu la plupart des scrutins au niveau local comme national, c’est pourquoi la désignation du nouveau leader se fait donc dans la douleur. N’oublions pas toutefois que la droite française a toujours vécu, en dehors de la parenthèse de Nicolas Sarkozy, ce genre de duels d’hommes dans l’histoire de la Ve République.

Pour vous, la situation vécue par l’UMP aujourd’hui n’est donc pas si nouvelle ?

Elle est nouvelle dans le sens où la lutte de pouvoir n’a plus rien d’idéologique, elle est essentiellement une question de personne. Il y a peu de divergences de fond entre Copé et Fillon, comme il y avait peu de débats d’idées lors du congrès de Reims au PS. L’autre nouveauté, c’est que cette lutte est de plus en plus sauvage, presque sans limites.

Quelles sont les solutions pour lutter contre ces dérives au sein des partis ?

C’est très compliqué. Aujourd’hui, tous les modes de désignation des candidats au sein des partis ont failli, justement parce que les partis ne sont plus que des machines à répartir les pouvoirs. Il faut une transformation profonde de la vie politique, qui ne se réduit pas à une seule règle du jeu. Je rappelle que la France a un système politique totalement présidentiel, qui est une exception mondiale. L’élection présidentielle écrase tout, au sein des partis, notamment depuis l’inversion du calendrier électoral en 2002. Les partis se cherchent des leaders présidentiels et providentiels, capable de changer le monde, ce qui est complètement anachronique et impossible dans la vie politique contemporaine. Je milite pour une VIe République, basée sur un système parlementaire. C’est le premier pas pour mettre fin aux luttes sauvages dans les partis.


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