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« Cradle to cradle » : le livre (enfin) traduit en français

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« Cradle to cradle » : le livre (enfin) traduit en français
(Illustration : Mr Thinktank / Flickr)
 
Et si on inventait une nouvelle façon de concevoir nos produits ? Des produits pensés pour vivre plusieurs vies...
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Imaginons une sorte de compostage appliqué à tous les objets : à l’issue de la première vie du produit celui ci devient une sorte de nutriments pour en fabriquer un second. Soit un nutriment qui retourne à la terre, soit un nutriment technique dans un process industriel afin d’être recyclé à l’infini. Voilà ce que préconise le concept CRADLE to CRADLE C2C (qui signifie du berceau au berceau, s’opposant ainsi au « Cradle to Grave » qui signifie « du berceau au tombeau » où les déchets sont sont jetés, brulés, bref perdus à jamais). Il s’agit avec CRADLE to CRADLE de redéfinir la manière dont nous fabriquons les choses. Une certification a été mise en place. Elle comprend une vingtaine de critères, avec comme première condition d’utiliser des matières non toxiques, qui pourront être réintroduites sans accroitre la pression sur l’environnement, voire le nourrir. Déjà plus de 109 produits tous domaines de production confondus ont obtenu ce label C2C.

Pour en savoir plus je vous invite à lire le livre de William McDonough et Michael Braungart « Cradle to Cradle, créer et recycler à l’infini », collection Manifestô aux éditions alternatives, traduction du 1er ouvrage paru en 2002 mais toujours d’actualité. Je partage avec vous un extrait (page 150) assez représentatif de notre façon de penser qu’il nous faut modifier pour innover et préserver notre planète. Nous avons tous des baskets pour faire du jogging, pourtant nous n’avons sûrement pas vu la situation de la même manière !

Prenons l’exemple du legs involontaire d’une paire de chaussures de course standard, un bien que bon nombre d’entre nous possèdent. Tandis que vous marchez ou courez, une activité censée vous maintenir en bonne santé et améliorer votre bien-être, chaque martèlement de chaussure relâche sur le sol des petites particules qui contiennent des produits chimiques tératogènes et cancérigènes, ainsi que des substances pouvant réduire la fertilité et inhiber les qualités d’oxydation des cellules. La prochaine pluie balaiera ces particules sur les plantes et sur le sol de part et d’autre de la route où vous déambulez. Si les semelles de vos chaussures de sport comportent une bulle spéciale remplie de gaz amortisseurs - dont il a été récemment démontré que certains d’entre eux participaient au réchauffement global -, vous pouvez même très bien collaborer au changement climatique. Des chaussures de course peuvent tout à fait être re-élaborées afin que leurs semelles servent de nutriments biologiques. Pour qu’elles nourrissent le métabolisme organique au lieu de l’empoisonner chaque fois qu’elles heurtent le sol. Le dessus des chaussures entrant dans la catégorie des nutriments techniques, il serait conçu de façon à ce qu’on puisse le désassembler et le remettre facilement en circulation dans son cycle, et en toute sécurité (le fabricant récupérant alors les matériaux techniques). Le fait de bénéficier de nutriments techniques grâce aux chaussures d’athlètes célèbres - et en faisant de la publicité à ce propos - donnerait un avantage concurrentiel certain à un fabricant de vêtements de sport.

Intéressant comme approche, créative et laissant place aussi à une réflexion de fond sur le cycle de vie du produit, l’impact direct et indirect sur l’environnement, la santé, sur la consommation de matières premières à réduire, sur l’approvisionnement local au maximum, sur le recyclage à optimiser, et l’importance de limiter notre empreinte écologique.

Ce livre est plein de bonnes initiatives, d’énergies positives. Reste à voir comment notre culture consumériste sera capable d’intégrer ces changements.

Cet article a été initialement publié sur le blog d’Abonéobio.
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  • Bonjour,

    Travaillant dans l’industrie, je partage completement les principes de l’éco-conception. Il s’agit bien d’integrer la reduction des impacts environnementaux des produits des la conception, la ou il y a le plus de marges de manoeuvre.

    Quand cela ne se base pas sur des inepties comme la biodegradabilité des produits !!!
    Cela n’apporte absolument pas de solution de fond. L’exemple de la semelle biodegradable présenté est typique.
    => Ne changeons rien, faisons des produits jetables encore plus rapidement obsoletes. Pas de peobleme, ils sont biodegradables...
    Non, non, et non ce n’est pas la solution !

    En plus lorsqu’il s’agit d’un enieme "label" comme cradle-to-cradle, on tombe rapidement dans le greenwashing.
    En effet le cradle-to-cradle ne repose que sur des "principes" mais absolument pas sur des methodes normées. Il s’agit d’une initiative privée sans aucune collaboration avec des instances publiques reconnues, donc tres peu transparente.

    Au final, je deconseille fortement la demarche cardel-to-cradle Je conseille plutôt le principe de l’analyse de cycle de vie multiu-critères et multi-etapes de vie, qui est normée et permet une vraie demarche d’amelioration continue.

    17.03 à 17h59 - Répondre - Alerter
  • Bonjour,

    Je rejoins entièrement l’avis de CMetere. Etant moi-même un industriel travaillant sur les aspects environnementaux de mon entreprise, je me suis également fortement intéressé au label "Cradle to Cradle".
    Leur prétention d’"aller plus loin" que tout ce qui existait jusqu’à présent (les représentants C2C parlent souvent de "nouvelle révolution industrielle", en référence à leur label) me laisse perplexe...
    L’Ecologie Indutrielle et l’Analyse du Cycle de Vie sont des domaines scientifiques qui existaient bien avant le C2C, et qui prônent depuis toujours l’amélioration continue (ce qui implique donc de penser toujours plus au recyclage optimisé au maximum, etc...). Par ailleurs, à l’inverse du C2C, ces domaines considèrent au maximum la problématique cycle de vie complète. En effet, le C2C n’intègre ni la notion de transport, ni la notion de mode de production (le produit peut être fabriqué en Chine ou en Europe, la facture CO2 est identique pour le label...), ni la distance de transport, ni la phase d’utilisation du produit (et tant pis si le voiture consomme 15 litres au 100), ni l’optimisation des quantités de matériaux, ni l’optimisation de matière recyclée dans le produit, etc... Par ailleurs, leurs critères de "réutilisabilité" et de "consommation d’eau" ne sont basés ni sur des critères de vérification sensés, ni sur des normes pertinentes et reconnues.
    Au final, cette philosophie "C2C" ("des produits recyclables à l’infini sans perte de qualité, et sans aucune substance nocive à l’homme"), qui sert de base à un système de labellisation qui certifie des produits qui justement ne sont ni recyclables (car collés), non-optimisés en quantités ou distance de transport, le tout sans vérifications ni critères appropriés... on peut se demander si cela apporte réellement des solutions innovantes et efficaces aux enjeux actuels. Ou alors, si cela ne fait que renforcer Greenwashing et bonne conscience environnementale, et donc retarder de vraies actions efficaces et pertinentes.
    De vraies méthodes scientifiques d’évaluation d’impacts existent (ACV, bilans carbone etc...), de plus en plus de solutions pertinentes émergent, se développent, voire se confirment.
    Les vraies questions sont : Qu’apporte réellement le C2C à l’environnement ? En somme : a-t-on réellement besoin de cette certification plutôt imprécise et par ailleurs pour le moins onéreuse ? Pour moi, la réponse est claire...

    8.03 à 13h50 - Répondre - Alerter
  • Je travaille dans l’industrie, et me suis intéressé au C2C.
    Il faut tout d’abord savoir que le C2C est un système de labellisation payant.
    Au delà des annonces alléchantes d’impact ’vertueux’ sur l’environnement, ce label environnemental (supporté par une entreprise 100% privée) n’apporte strictement rien.

    A titres d’exemples :
    - La méthode de calcul de l’impact écologique d’un produit neuf, comme la basket dont il est question dans l’article, ne s’appuie sur aucun standard connu (normes ISO ou autres). Leur méthode est de plus opaque (critères inconnus), et les résultats non vérifiés par des tiers (ce que garantit la norme ISO).
    - Le label C2C atteste de la non-présence de substances nocives à l’homme ou l’environnement dans les produits labellisés, pourtant ils ne garantissent aucune complémentarité avec la réglementation REACH (Réglement européen de rééférence pour le contrôle et la réduction des substances chimiques dans les produits). Là non plus, pour le C2C, les critères de mesure de la nocivité des substances ne sont pas connus, et de plus définis arbitrairement par le laboratoire privé C2C (Laboratoire MBDC, dont le financement dépend des labellisations).

    C. Metere

    5.03 à 10h48 - Répondre - Alerter
  • Effectivement, on peut voir tous les produits qui nous entourent comme des dangers potentiels pour l’environnement. Et amorcer une réflexion salutaire en terme d’écologie. Mais la partie économique est également fortement impactée. Aller au delà du recyclage actuel pour créer des produits recyclables simplement sur la même chaine de production. Ainsi, la consommation alimenterait la production. Plus on consomme et plus on dispose de matière première.
    Pour atteindre ce cycle vertueux, il faut y penser lors de la conception du produit. Même plus : il faudrait que cette idée soit une des raisons d’être du produit.

    28.02 à 15h18 - Répondre - Alerter
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