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25-08-2011
Mots clés
Consommation
Monde

Combien pèse un T-shirt ?

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Combien pèse un T-shirt ?
(Crédit photo : Fotolia)
 
Il habille nos jours et nos nuits, nos joggings comme nos dîners en ville. Cette seconde peau pèse pourtant plus lourd pour la planète que quelques grammes de coton.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Combien en comptez-vous dans votre garde-robe ? Allez, avouez : dix, vingt, trente T-shirts ? Les Britanniques, par exemple, en achètent huit par personne et par an. Pour satisfaire cette boulimie textile, un ouvrier chinois produit en moyenne quinze T-shirts par jour, selon l’étude « Well Dressed ? », un rapport sur le secteur du textile réalisé en 2006 au Royaume-Uni par l’Institut pour la fabrication de l’université de Cambridge. C’est simple, le T-shirt est incontournable sur tout le globe.

Sa carrière, il l’a commencée à la fin du XIXe siècle, en devenant le maillot de corps réglementaire de l’US Navy. Mais c’est le cinéma des années 1950 qui a fait le plus pour sa popularité. Souvenez-vous : Marlon Brando dans Un tramway nommé désir et James Dean dans La Fureur de vivre, tous deux superbement moulés dans un T-shirt blanc.

Saga mondiale

Aujourd’hui, on trouve cet article chez les soldeurs comme dans les grandes maisons du luxe, et on le sort en toute occasion, sans penser à l’épopée internationale qu’il vit. En 2005, l’Américaine Pietra Rivoli nous racontait, tel un conte moderne, Les Aventures d’un T-shirt dans l’économie globalisée. Cette professeure de commerce international à l’université de Georgetown a minutieusement reconstitué la vie d’un T-shirt vendu une poignée de dollars dans une supérette de Floride. La saga démarre dans une ferme du Texas où l’on récolte le coton. Les Etats-Unis représentent en effet le deuxième producteur mondial, derrière la Chine. Puis on est transporté en camion jusqu’en Californie où l’on embarque sur un bateau à destination de Shanghai, en Chine. Là, le coton est filé, tricoté, découpé, cousu par des ouvriers aux conditions de travail bien souvent pénibles et irrespectueuses. Ensuite, on traverse à nouveau le Pacifique en cargo et on met le cap sur Miami où l’on rejoint l’usine d’impression.

Une fois passée l’étape du port du vêtement, on achève le périple à l’Armée du salut où les T-shirts usés sont broyés pour se transformer en portières et plafonds de voitures, matelas, coussins, matériaux d’isolation, cercueils… Certains passent aussi entre les mains des entreprises qui organisent l’exportation de vêtements d’occasion dans une centaine de pays, une industrie détenue à 40 % par les Etats-Unis.

Energie et pesticides

Ainsi, ce petit bout de tissu pèse bien plus lourd que ses quelques grammes, notamment sur le plan écologique. Répertorions d’abord les dépenses d’énergie liées à la production de matière première et surtout à l’usage du vêtement : au cours de son existence, un T-shirt subit en moyenne 25 lavages à 60° C, suivis du séchage en machine et du repassage, soit 60 % de sa consommation totale d’énergie, évalue l’étude « Well Dressed ? » A cela s’ajoute l’utilisation de produits toxiques. Car ce coton, il faut le blanchir, le teindre puis le laver avec des détergents. Chaque étape nécessite le recours à la chimie ou aux métaux lourds. Mais ce sont les pesticides encore qui pèsent le plus. Ils représentent 93 % du bilan de toxicité d’un T-shirt, affirment les chercheurs de Cambridge.

De plus en plus de marques ont pris la mesure de ce constat et développent des gammes en coton bio. On les trouve aussi bien chez les petites marques alternatives et équitables (Ethos, Tudo Bom ?, Ideo, Monsieur Poulet…) que dans les réseaux de la grande distribution (Monoprix, Gap, H&M, etc.).

Ekyog, l’enseigne écolo rennaise qui a ouvert des boutiques partout en France, vient de peaufiner avec Climat Mundi – une société spécialisée dans la gestion du carbone – un outil pour établir le bilan carbone de chaque vêtement. « Il prend en compte toutes les étapes de la culture du coton à l’envoi dans notre entrepôt en passant par la fabrication du fil, la teinture, le tissage, la confection… », explique Maëva Le Lan, responsable du développement durable et du « sourcing ». 

Pour une blouse écrue en coton bio de la collection automne-hiver 2011-2012, avec col en V, de jolies finitions et deux petites poches poitrine, comptez, hors usage, 3,3 kg de CO², soit un trajet Paris-Lille en TGV. Toutes les étapes de la culture de la fibre à la confection, étant réalisées dans un seul pays, l’Inde, le transport est donc minimisé.

Tarif réduit pour l’environnement

Cependant, cette jolie blouse au bilan carbone light coûte 69 euros, soit bien plus qu’un T-shirt conventionnel au supermarché du coin. Trop cher ? C’est le prix d’une irrigation des champs de coton exclusivement pluviale qui n’assèche aucun fleuve, d’un égrenage des fleurs mécanique sans eau ni produit chimique, d’une teinture sans formaldéhyde, avec un minimum de métaux lourds, le prix du retraitement des eaux usées et d’une confection dans des conditions de travail éthiques… Le juste prix en somme, qui vous évitera en prime d’en acheter trois quand un seul suffit. —


Secondes vies

L’un de vos T-shirts n’est plus à votre goût ? Donnez-le à des associations ou réseaux comme Le Relais où il trouvera une seconde vie, soit dans une friperie, soit sous forme de chiffons d’essuyage ou d’isolant thermique. Ou alors, munissez-vous d’une bonne paire de ciseaux, de fil et d’une aiguille et transformez-le en création tendance. Plusieurs livres américains pourraient vous inspirer, comme Generation T : 108 Ways to Transform a T-Shirt. Pour apprendre à le couper, le nouer, le coudre et même le tresser, rendez-vous également sur Generation T.
Sources de cet article

- L’étude « Well Dressed ? » de l’Institut pour la fabrication de l’université de Cambridge
- L’initiative Respect Code de la marque de sportswear suisse Switcher pour retracer le parcours de ses T-shirts
- Le livre de Pietra Rivoli Les Aventures d’un T-shirt dans l’économie globalisée (Fayard, 2005)

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