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Enfants + Ecologie = joli défi

Par Famille_toulousaine
2-12-2012

Mission n°5 : manger sain, retour d’expérience d’une jeune amapienne

Le défi de ce mois est lié à notre alimentation : changer nos habitudes afin de manger de manière respectueuse de l’environnement.

Je souhaite vous faire part de mon expérience de jeune "amapienne". C’est grâce à l’Amap des Oliviers de Villeneuve-Tolosane que je mange des fruits et bientôt des légumes bios produits localement par des paysans que j’ai le privilège d’apprendre à connaître progressivement. Je dis privilège, car leur connaissance, leur engagement, et l’horizon que dessinent ces gens est remarquable.

C’est véritablement passionnant. Et m’a convaincu de l’absolu nécessité d’aider le monde paysan qui veut se tourner vers l’agroécologie (qui va plus loin que le bio), que ce soit en France ou dans le monde.

Voici quelques-unes de mes réflexions.

Le paysan réapprend à connaître intimement sa terre, à la protéger, à l’aimer et y sensibilise les Amapiens.

Jonathan, notre maraîcher, schématise ainsi : l’agriculture conventionnelle nourrit la plante, quitte à appauvrir le sol, tandis que l’agroécologie s’attache à nourrir le sol qui nourrit la plante. Il apporte donc un soin tout particulier à son sol. Par exemple, il minimise les labours mécaniques et expérimente la permaculture.

Jean, notre arboriculteur, a quelques hectares de céréales, et il pratique l’alternance (rotation blé-colza-tournesol). Des choses que nous avons apprises à l’école, qui semblent être du Ba-ba mais que l’industrie agroalimentaire a totalement oublié (immenses superficies sans arbres donc sans stabilisation du sol ni retenue de l’eau, monoculture, etc.).

A l’Amap, plusieurs visites sont organisées chez nos paysans, avec à chaque fois une participation au travail de l’exploitation. A lire par exemple mon compte-rendu de la journée chez Jean, avec fabrication du jus de pommes et visite de l’exploitation.

Le travail du paysan fait appel à des connaissances pointues, dans le cadre de collaborations avec de multiples partenaires

Jean travaillait en conventionnel et aujourd’hui est labellisé « bio ». Pour ses pêches, pour ne citer que cet exemple, les variétés disponibles ont besoin de la chimie de synthèse. Tout son travail est de sélectionner, à l’aide des pépiniéristes et des ingénieurs agronomes les bonnes espèces (les anciennes en l’occurrence) et de déterminer comment les faire grandir, sans la chimie de synthèse. Il se réjouit que les meilleurs ingénieurs agronomes se tournent vers le « bio ». Le fait d’être labellisé « bio » lui permet cette collaboration fructueuse. L’Amap entre en jeu dans cette collaboration dans la mesure où les Amapiens en s’engageant à l’année, accepte de soutenir Jean, même si sa récolte finalement n’est pas très bonne tout de suite.

Le paysan est en perpétuelle réflexion pour diminuer son impact écologique, et l’Amap l’encourage dans cette voie.

Comme l’a souligné le Terra eco n°42, le label « bio » en l’état a ses limites. Jonathan confirme le fait qu’il ne prend pas en compte globalement l’attitude de l’exploitant. Il est d’ailleurs labellisé « bio » mais aussi Nature et Progrès. Par exemple :

- le label « bio » autorise de fertiliser le sol avec des farines animales, ou du guano importé d’Amérique du sud. Il s’y refuse.

- il refuse de bâcher sous plastique ses cultures (sauf les fraises) pour ne pas alourdir son bilan carbone.

- Jean fait tout pour préserver les ressources en eau et irrigue au goutte-à-goutte

- à l’Amap, l’éleveur de volailles a modifié l’alimentation de ses bêtes. Dans les céréales (cultivées sur place), il a remplacé la part de maïs par du sorgho, beaucoup moins gourmand en eau.

- Un paysan qui livre en Amap est particulièrement soucieux de travailler ainsi, de manière globalement responsable, ce que la charte de l’Amap exige, tout simplement.

Des contraintes pour le paysan et pour les « mangeurs », un acte citoyen

Car oui, pour un paysan, livrer des paniers est difficile, il faut la variété, une certaine constance dans le poids, remplir un cahier des charges exigeants...,etc. Et oui pour le « mangeur » (l’Amapien), il y a des contraintes aussi, aller chercher toutes les semaines ou une semaine sur deux son panier, être un minimum actif au sein de l’association... Jonathan parle donc d’acte fort, voir d’acte citoyen.

Ma conclusion est que ces contraintes sont peu de chose par rapport à tout ce que j’apprends et tout le plaisir que j’éprouve à côtoyer les paysans et les autres Amapiens, ainsi que ce sentiment de faire partie d’une aventure humaine. Le plaisir je vous dis, c’est ça qui nous sauvera (cf à ce sujet mon article Sauver la planète, ça prend du temps !! (billet d’humeur)

- Ma mission pour aller plus loin Nous venons de souscrire un contrat à l’Amap Légumes, Fromages et l’Amap Miel. Notre point faible restant pour la viande et le poisson, nous devons étudier plus avant les possibilités.


A voir ou à lire : le récent « Les Moissons du futur » de Marie-Monique Robin.

COMMENTAIRES ( 6 )
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  • je suis d’accord pour dire que la contrainte horaire du panier peut en effet être vécue comme une vraie contrainte, mais elle est totalement contrebalancée par le plaisir de la rencontre avec les producteurs de nos amaps et l’ambiance conviviale de la distribution qui contrastent avec le grand déplaisir des courses au supermarché.
    Je crois que les réticences quant au regroupement d’une livraison de panier amap avec la livraison d’autres produits qui ne viennent pas de paysans locaux est surtout qu’il y a un risque à banaliser le réel engagement pris auprès de nos paysans locaux, et qu’on pourrait alors glisser du principe des amaps vers des paniers avec commande. C’est plutôt la confusion des genres qui interroge, mais cela est propre à chaque amap, et si les choses sont bien claires pour tous, il n’y a pas de confusion ni de mise en péril du circuit amap, d’autant plus si les produits non alimentaires sont aussi des produits locaux...

    8.12 à 12h05 - Répondre - Alerter
  • D’accord avec ce billet, mais à la fin, pourquoi parler de la participation à une AMAP en terme de contrainte ?
    aller chercher son panier 1 fois par semaine est-il une contrainte ? sinon, les autres options pour acheter des légumes ne sont-elles pas des contraintes elles-aussi ? ex : prendre la voiture, aller au supermarché du coin, choisir ses légumes, les peser, les mettre dans le caddy pour ensuite les sortir sur le tapis de caisse pour ensuite les remettre dans le caddy etc etc... est-ce vraiment moins contraignant que d’aller à l’AMAP, où l’on croise des gens sympas, où on ne se pose pas de question sur le choix des légumes...
    En ce qui me concerne mon AMAP livre sur le parking de mon entreprise, c’est génial, cela me prend 15 min pour avoir le plein de légumes pour la semaine. Imbattable. Au niveau prix aussi. Et tout cela sans parler des autres points positifs qui sont repris dans ce billet.

    4.12 à 15h07 - Répondre - Alerter
    • Bonjour
      Je termine par les contraintes mais j’espère que ce n’est pas ce que le lecteur retient tout de même !
      Sinon pour expliquer mon cas, hélas s’en est une pour moi de devoir aller chercher mon panier de fruits le vendredi et mon futur panier de légumes, fromage et miel le mercredi. J’ai deux enfants en bas âge et 18h30 (l’heure à laquelle on va chercher les paniers) c’est le "coup de feu" (en 1h30 on enchaîne les bains, repas, préparation affaires du lendemain, un minimum de discussion) comme bcp de parents. Je ne peux rester longtemps papoter même si j’en ai envie. Les autres courses c’est au supermarché du coin le samedi matin, que mon mari fait en 30 minutes avec un des enfants dans le caddie.
      C’est donc un éclairage particulier que le mien, j’en convient ! C’est en fait le propos de mon blog, montrer qu’être jeune parent et vouloir bien faire n’est pas toujours évident.

      4.12 à 16h55 - Répondre - Alerter
  • Autour de l’AMAP il est possible de greffer des groupements d’achats pour élargir le panier et offrir des alternatives pour une consommation durable et responsable. Avec l’Amap de Treillières à coté de Nantes, aboneobio a mis en place une livraison de paniers de cosmétiques bio (gels douches, savon, ...) et de produits d’entretien écologiques (lessive, vaisselle, ménage). Si vous voulez en savoir plus sur le fonctionnement, contactez laurence chez aboneobio ou Hervé à l’AMAP de Treillières.
    http://www.amapdetreillieres.fr/#/c...
    Certaines personnes considèrent qu’il ne faut pas élargir au delà de l’alimentaire. D’autres comme nous, considérons que l’élargissement du panier ne nuit pas à la raison d’être de l’AMAP mais permet d’offrir un service supplémentaire qui donne du sens à la consommation du quotidien, ce qui fidélise aussi les amapiens

    4.12 à 15h00 - Répondre - Alerter
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