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« Ce qu’il y a à sauver de cette campagne ne s’est pas vu à la télé »

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« Ce qu'il y a à sauver de cette campagne ne s'est pas vu à la télé »
(Crédit photo : DieselDemon - flickr)
 
Alors que s’achève la campagne, Terra eco invite des experts à dresser le bilan. Pour l'économiste Jean Gadrey, des idées ont émergé, mais dans la société civile, loin des plateaux télé.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Jean Gadrey est économiste spécialiste des indicateurs de richesse et des services et tient un blog sur Alternatives économiques.

Terra eco : Nous arrivons au terme de la campagne. Que regrettez-vous ?

Les grands médias nous ont répété que cette campagne ne passionnait pas, passait à côté des « vraies questions », ce que les sondages ont évidemment confirmé. Mais la responsabilité de ces médias est engagée. Ce sont eux qui ont fait le choix de se précipiter sur des sujets non centraux voire anecdotiques, en particulier ceux que le Président sortant, peu enclin à parler de son bilan, a souvent mis en avant. Lorsqu’on examine les programmes de certains candidats – ou leurs discours – on trouve pourtant des propositions, mises sur la table ou soumises à notre jugement, sur les « vraies questions » de société, de l’écologie, de la crise financière. Eux ne sont pas « passés à côté », mais leurs idées ont été recouvertes par le bruit médiatique.

Cela dit, compte tenu de ce qui précède, il est vrai que les deux candidats en tête dans les sondages ont été soit très discrets, soit totalement silencieux sur trois enjeux de grande importance : la pauvreté – qui a progressé ces dernières années contrairement à des engagements formels pris en 2007 –, l’environnement, et la sécurité sociale (dont le thème de la dépendance). Ce sont pourtant trois composantes majeures du développement humain durable !

Pensez-vous à l’inverse qu’il y a quelque chose à sauver dans cette campagne ?

Oui, en particulier du côté de candidats qui ne font pas partie du duo de tête. J’ai pu participer, sur le terrain, à des débats citoyens et inter associatifs de grande qualité. Des propositions concrètes y ont été défendues et on peut penser qu’elles feront leur chemin : je pense notamment à la régulation financière, à la limitation des écarts de revenus, à la sortie du nucléaire (ou à un référendum sur la question), au scénario Négawatt, à la nécessaire conversion écologique et sociale, etc. Ce qu’il y a à sauver de cette campagne ne s’est pas vu à la télévision.

Quel est à votre sens le ou les défis urgents du prochain quinquennat ?

C’est bien entendu la crise, dans toutes ses dimensions, y compris écologique, car non seulement elle n’est pas finie, mais le pire est probablement à venir. La première urgence est la reprise en main de la finance dérégulée qui va nous mener, si on ne la maîtrise pas vite, à l’éclatement de l’Europe, de l’euro et du système financier international, puis à la plus forte des récessions jamais connues. Il faut ensuite une nette réduction des inégalités, par le bas et le haut, car nous sommes aussi dans une crise des inégalités. Enfin, il faut une conversion écologique résolue commençant par la sortie du nucléaire en vingt ans, la décroissance du recours aux énergies fossiles au bénéfice d’un bouquet de renouvelables, et un programme ambitieux et très créateur d’emplois dans toutes les activités d’utilités écologique et sociale.

Des scénarios sérieux existent, mais les deux principaux candidats les négligent. Par conséquent, pour relever ces trois défis, il n’existe pas d’autre voie que la poursuite des mobilisations citoyennes, associatives, syndicales, locales ou nationales, bien au-delà de la période électorale.

A lire aussi sur terraeco.net :
- « Campagne : La question éngerétique a été mal abordée »

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Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir.

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  • "Enfin, il faut une conversion écologique résolue commençant par la sortie du nucléaire en vingt ans, la décroissance du recours aux énergies fossiles au bénéfice d’un bouquet de renouvelables, "

    Pourquoi commencer par le nucléaire ? Parce que le Môssieur l’a dit. Le Môssieur a-t-il étudié ses dossiers ? Est-il au courant du fait que le "il faut" ne dépend pas du bon vouloir de Môssieur mais de la réalité.

    Or, la réalité nous impose de nous occuper d’abord du pic pétrolier pour les gens qui acceptent de regarder la réalité.

    Voir : http://tribune-pic-petrolier.org

    19.04 à 03h10 - Répondre - Alerter
  • Bah ouais, le problème est que dans notre mediacratie bananière, non seulement des cabales anti-parrainages peuvent-elles être orchestrées contre des candidats pourtant solides (je pense en particulier à Corinne Lepage, histoire de ne pas remettre sur le devant de la scène une proposition de transition écologiste assez sensée à même de capter des voix centristes et de droite modérée), mais encore les "journalistes" sont-ils désormais les vrais maîtres du "débat" public : il n’est qu’à observer le départ en janvier de la machine de guerre du service public, Pujadas & co., empressée de focaliser la campagne sur la dette, le prix de l’essence et l’immigration en escamotant les causes structurelles et les conséquences désastreuses du capitalisme sauvage qui nourrit la bête médiatique ; il n’est qu’à observer le Fouquier-Tinville de l’écranFranz-Olivier Gisbert, , tout en œillères et en suffisance typique de son [incompréhensible] establishement, discréditant d’une arbitraire guillotine télévisuelle les candidats échappant à ses vues réductrices et institutionnelles. Quant aux autres auto-proclamés "experts" des diverses émissions du genre, leur seule expertise est surtout celle de la nage en les eaux usées de l’égoût médiatique.

    Le seul à avoir à peu près échappé à cette mainmise directive des médias sur le droit d’expression politique aura finalement été, sans vraiment de surprise, Yves Calvi, même si l’on était en droit d’attendre de sa part un élargissement aux sujets passés sous silence par sa corporation visiblement aux ordres des éléphants des partis "installés".

    Alors, oui, en France, on ficelle le débat public à coups de manipulations médiatiques, et on planifie les résultats d’élections à coups de sondages qui, s’ils ne profitent pas à la démocratie puisque dissuadant de leur alléguée quasi-certitude [ah ! les variables ajustées] les franges électorales de se mobiliser aux urnes pour changer la donne, profitent en revanche largement de leur position de rouage obligé de la médiacratie et des largesses y associées. Voir le directeur de l’un de ces instituts parasites et faiseurs de la "vie" politique française est catapulté "expert politique" sur la chaîne parlementaire LCP, amène à se poser de plus en plus de questions...

    Au terme de cette diatribe acide et désabusée et si, comme annoncé et par malheur, l’un des "grands" candidats "crédibles" médiatiquement adoubés venait à accéder à la présidence de notre pauvre république, on aurait la confirmation qu’il faut désormais ajouter, juste après les spéculateurs de la "noblesse" de spéculation, la "noblesse" d’’image au cénacle des puissants de notre monde... Les politiques continueront de passer, eux, médiacrates, survivront à tout, puisque se repaissant des effets de leur discours pontifiant, tiques déjà prêtes à s’abreuver au chaos social et à la catastrophe environnementale qu’Anne-ma-sœur-Anne ne devrait plus tarder à voir venir, mais de si près qu’il sera trop tard...

    18.04 à 10h54 - Répondre - Alerter
    • La question de fond des journalistes pendant toute cette campagne électorale posé aux dissidents du système : "pour qui allez vous appeler à voter au deuxième tours".Je ne sais pas si vous voyez ou nous en sommes mais c’est la catastrophe ! les médias de masse et notamment l’AFP passent leur temps à mentir et/ou désinformer.Ce sont les larbins des puissants et demain vous serez leurs esclaves.Aveugles que vous êtes.FOG qui ose dire que la campagne est ennuyeuse ! mais c’est toi qui nous ennui mon pauvre ami avec tes lamentables commentaires.

      18.04 à 22h52 - Répondre - Alerter
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