Si vous voulez croquer de la noisette tricolore, foncez au marché. Récoltée à la fin de l’été, la quasi-totalité de la production va se faire la malle vers l’Europe du Nord, l’Espagne mais aussi la Chine, de plus en plus gourmande ! Résultat : « ça booste le marché international, on va en manquer ! », se réjouit Jean-Pierre Reigne, président d’Unicoque. La coopérative du Lot-et-Garonne regroupe 98 % de la production hexagonale et espère tripler les surfaces de noisetiers d’ici à vingt ans. Inexistant jusqu’aux années 1980, le verger s’étend aujourd’hui sur 3 500 hectares, cultivés par 220 producteurs. « Le retour sur investissement prend plus de dix ans, explique Jean-Pierre Reigne. Mais ça vaut le coup car la culture est robuste et demande peu de main-d’œuvre et d’intrants. » La noisette est même carbone positive. En 2010, pour 4 100 t eq CO2 générées par l’activité d’Unicoque, le verger en a absorbé 11 000 ! Mais pas de bio en France à cause d’un charançon qu’on asphyxie à coups de chimie deux fois l’an. La Turquie, elle, en exporte. « Ils laissent attaquer les arbres et trient les coques abîmées à la main : les salaires très bas leur permettent ce luxe », lance Jean-Pierre Reigne. C’est moche. —
Production française 7 000 tonnes
Consommation française sous forme de fruit 800 tonnes
Premier producteur mondial La Turquie, avec 630 000 tonnes (74 % de la production mondiale)
97 % de la production mondiale est destinée à être transformée
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