Il fut un temps où je lui trouvais un air sympa. Plus que sa gueule de gendre idéal, c’est son discours qui m’avait séduite : la VIe République, la rénovation du PS, la démondialisation, etc. Ça sentait l’air frais et l’intuition politique. Sauf que voilà, Arnaud Montebourg a voulu le pouvoir. Et même si Voltaire invite à ne jamais le confier à ceux qui le réclament, il l’a eu. On lui a même brodé un intitulé de ministère : le Redressement productif. Depuis, Montebourg me fait rire : en marinière made in France, en centrale nucléaire made in France ou en mine d’or made in Guyane, il court partout défendre les emplois, aussi polluants soient-ils. Pourtant, dans son livre consacré à la démondialisation (1), il avait osé un chapitre sur l’écologie. Quel clown, ce Nono.
La dernière de son cru est à pisser de rire : alors que le ministère de l’Ecologie plaidait pour réviser la fiscalité éhontément avantageuse du diesel, Montebourg a battu froid la ministre Delphine Batho et la Cour des comptes en remettant aux calendes grecques la nécessaire révision de cette fiscalité. Quel courage ! On déplorerait plusieurs dizaines de milliers de morts prématurées par an à cause du diesel, en France, mais il s’en fout, Arnaud : mieux vaut défendre les influents copains de l’industrie pétrolière. Quant à la VIe République, elle s’est dissoute sous les ors de la Ve. Il n’en parle plus. Ce doit être le prix à payer. —
(1) Votez pour la démondialisation (Flammarion, 2011).
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