Gloups ! Bleuuurp ! Beurk ! C’est ce que diraient les huîtres si elles pouvaient parler. Car les huîtres ont des problèmes de digestion. Et pour cause, il y a trop de plastique dans leur soupe quotidienne. En effet, rien ne ressemble plus à du phytoplancton, contenu dans chaque litre d’eau qu’elles filtrent par heure, que les microfragments – entre 1 et 10 micromètres – de ce matériau. L’océan en regorge déjà et leur concentration ne va faire qu’augmenter dans les décennies à venir. Dans une étude rapportée par Le Journal de l’environnement, les chercheurs de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer ont plongé pendant deux mois les pauvres bivalves qui font nos délices de bouche dans un bain contenant des microparticules de polystyrène, lisses, sphériques et d’un diamètre de 2 ou de 6 µm. Résultat : pour compenser l’absorption de cette mixture, les huîtres creuses (Crassostrea gigas) ont du produire un effort supplémentaire pour absorber plus d’eau et obtenir leur ration habituelle de microalgues. La production d’oocytes, les cellules sexuelles des femelles, a chuté de 38%, la mobilité des spermatozoïdes des mâles a été réduite de 23%, les larves issues de ces rencontres marquent un important retard de croissance. D’après les scientifiques, c’est qu’on ne peut pas tout faire à la fois : digérer le plastoc et assurer ses capacités reproductives ! A moins que les perturbateurs endocriniens ne s’en soient également mêlés… La situation n’est pas encore claire. Pas plus que la mauvaise soupe que les huîtres avalent.
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